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Histoire et environnement. Le Foiral, une richesse à préserver

Espalion. La vallée du Lot offre un luxuriant écrin naturel de verdure, de prairies, de bois,des champs. Un écrin apprécié bien sûr par les Espalionnais, fiers en particulier de cette promenade unique du Foiral, et de ses arbres, platanes et ormes.

Histoire et environnement. Le Foiral, une richesse à préserver

Histoire et environnement

Il est certain qu'Espalion, sans le Foiral, et ce en dépit de la richesse patrimoniale de la ville, n'aurait pas ce charme incomparable que dégage le site. Ces rangées de platanes et d'ormes dépassant souvent les trente mètres de haut en font un lieu recherché de promenades ou de repos, mais aussi de jeux notamment pour les enfants, les pétanqueurs et les quilleurs.

L'émerveillement du promeneur et de l'Espalionnais se termine presque toujours par la même remarque et la même question «C'est vraiment très beau ! Et quel âge ont ces arbres ?»

Une première plantation

Si la beauté du site est évidente, l'âge des arbres est plus difficile à juger. Nous avons tenté, peut-être avec succès, de le trouver. Mais même en reprenant la lecture de divers ouvrages locaux à travers les temps, les notations y sont rares, peu développées pour être plus précises.

Ainsi peut-on trouver chez Henri Affre dans ses “Récits historiques” datant de 1850, cette brève information lorsqu'il parle du Foiral : «Dans des temps encore plus anciens (XIVe ou XVe siècle), les consuls qui dirigeaient la ville y avaient fait planter une vaste noiseraie». Des noyers dont les fruits revenaient aux Espalionnais, notamment pour les transformer en huile.

Les nombreuses crues qui se succédèrent aux XVIIe et XVIIIe siècles ravagèrent complètement cette noiseraie, ne laissant debout qu'un unique noyer. Celui-ci, affirme l'histoire ou la légende, aurait servi de chaire au célèbre prédicateur, l'abbé Jacques Bridaine, venu à Espalion prêcher au Foiral en 1728 devant plusieurs milliers de personnes.

Et une seconde

Autre annotation découverte dans le compte rendu d'une crue du Lot, la plus terrifiante, celle des 12 et 13 septembre 1875, qui fut la plus forte crue répertoriée à Espalion, avec ses 5,75 m de hauteur à l'échelle du Pont Neuf (contre 3,90 m pour la crue du 3 décembre 2003 !) : elle nous est racontée quelques jours après l'inondation dans le Bulletin d'Espalion du 18 septembre 1875.

Dans trois pages de ce numéro, le rédacteur de l'époque relate, heure par heure, le déroulement de cette crue dont les eaux emplirent entièrement la vallée, de Vermus à Coussanes, terrifia la population et causa d'importants dégâts à la ville.

Et c'est dans ce compte-rendu que l'on retrouve que cette crue, entre autres dégâts, fut cause «qu'au Foiral la plus grande partie des jeunes arbres de la promenade ont été arrachés». Il s'agit vraisemblablement d'arbres qui avaient été plantés en remplacement de la noiseraie.

En consultant d'autres ouvrages ultérieurs on ne trouve pas de mentions d'autres plantations, si ce ne sont des références, dans les années 1930 ou 1940, évoquant les «arbres séculaires du Foiral». Séculaires, ils le sont assurément aujourd'hui, 80 ans plus tard, aussi on peut en conclure que l'âge de ces arbres est de plus d'un siècle et demi.

Au fil des ans, le Foiral s'est doté d'un quai sur la rive du Lot, d'une fontaine, de bancs, de tables, de plate-bandes fleuries… Et si le beau tapis vert des premières décennies a rétréci, avec des allées qui se sont élargies, si sa surface, prise par les terrains de sports, a diminué, le Foiral reste toujours cette promenade si charmante, si agréable et si prisée de tous depuis un bon siècle et plus.

Aujourd'hui, il semble évident que «ces jeunes arbres» arrachés par la crue de 1875 furent remplacés à cette époque et qu'ils sont les mêmes quelques 150 ans plus tard*.

Une allée disparue

Le pré attenant au Foiral, brouté par les moutons, picoré par les volailles voisines et qui, “entouré” d'une simple corde, servait de terrain de foot, fut remplacé à la fin des années 1940 par un véritable stade, le premier d'Espalion, jusqu'à l'installation à Perse. C'est l'actuel terrain d'entraînement.

Lorsque les entreprises construisant le barrage de Castelnau, réalisèrent ce coquet stade avec sa lice en béton et métal, son enceinte, plus une tribune et des vestiaires, l'association des Amis du Foiral se mobilisa pour préserver, pour les générations suivantes, le maximum d'arbres de cette magnifique promenade. Elle fut néanmoins amputée d'une rangée d'arbres.

Dans le même esprit, plus récemment les riverains du Foiral manifestèrent en vain pour préserver de l'abattage le premier et magnifique platane de l'esplanade (un abattage hélas inutile puisque, quelques mois plus tard, l'esplanade fut agrandie).

Vu la taille des arbres, une certaine fragilité due à leur âge entraînant la disparition de plusieurs d'entre eux, se pose dès à présent l'importance de penser à conserver cette richesse et de pourvoir, si possible, au remplacement des arbres disparus et de ceux menacés de disparaître.

C.G.

* C'est à la même époque du XIX siècle, peut-être quelques années auparavant, vers 1850, que le maire et sénateur, et bienfaiteur de la ville, Casimir Mayran, dota l'allée menant à sa maison de Lévinhac, à Saint-Côme de deux rangées de platanes que l'on voit encore aujourd'hui, et dont la hauteur est similaire aux arbres du Foiral. Deux plantations, une même époque ?
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