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Si l’on excepte les bandes de Celtes venues d’Europe centrale, de passage au premier âge du fer, et dont certaines se fixèrent dans la région — les Rutènes en Rouergue (Aveyron), les Gabales en Gévaudan (Lozère) et les Arvernes en Auvergne (Cantal) —, les premiers touristes sur l’Aubrac furent les pélerins en route pour Compostelle. La fondation du monastère-hôpital d’Aubrac en 1120 par Adalard signe le premier acte de la vocation d’accueil touristique du Plateau. Quant au tourisme moderne, né avec les gaspéjaires au XIXe siècle, il repousse sans cesse les limites de l’imagination.
La Maison de la Cabrette de Cantoin a élargi ses horizons et propose désormais de découvrir la plus grande collection au monde de cornemuses, leurs histoires, leurs facteurs, leurs joueurs, leurs cultures, dans un espace agrandi et modernisé.
Vous n'allez pas nous laisser ça ! À moins que vous ayez à faire à Trélans et qu’il vous faille passer par Nasbi-nals - après tout pourquoi pas ! - ; à moins que vous soyez égaré dans une tourmente au col de Bonnecombe – méfiez–vous cela arrive encore !-, il y a bien peu de chance que vous passiez devant la maison Vergnet. Et encore, faudra-t-il que vous la remarquiez tant elle est anonyme, simple et dis-crète. Comme tout ce qui se fait ici. Mais chez Vergnet, on choisi souvent de venir s’y perdre.
Si vous passez par Aubrac et par Nasbinals, vous constaterez des changements dans le paysage dûs à de récentes coupes à ras de bandes boisées. Une évolution paysagère qui peut surprendre, mais justifiée par l’âge des épicéas qui les composaient. Et qui nous rappelle que le plateau n’est pas figé.
Sinon dans les fantaisies de Borges*, la carte n’est pas le territoire, mais un modèle simplifié permettant de le représenter, comme un portrait ou une description. Mais avant tout cela, la carte est histoire de rencontres. Entre le cartographe et son sujet d’abord, puis avec le lecteur auquel il livre son interprétation. Avec Léonie Schlosser, l’art de la carte s’éloigne de la science pour épouser les contours sensibles de l’Aubrac, et c’est un nouveau territoire qui émerge, «à la taille du doigt», sur lequel se pencher et simplement se dire «je suis là». Une carte à vivre, une carte en céramique.
Après la Révolution, l’abandon et la ruine de l’hôpital-monastère d’Aubrac, le village connut, entre la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe, une seconde vie grâce au tourisme “d’altitude” et aux “gaspejaïres”, souvent des Parisiens de retour au pays, qui venaient y faire des cures d’oxygène et de petit lait (la “gaspe”, consommée à même les burons). D'où la multiplication des hôtels.
Ouverte depuis juillet 2014, cette maison est née d'une triple rencontre entre André Raynal, maire de Cantoin, André Ricros, cabretaïre, collecteur et collectionneur, directeur de l'Agence des Musiques des Territoires d'Auvergne (AMTA), et Jean-Dominique Lajoux, photographe et cinéaste ayant participé dans les années 60 à un programme de recherche du Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) sur la zone Aubrac*.
Cette chronique est parue dans le cadre d'un article sur la cabrette dans Terres d'Aubrac n°3 en 2015 : “La cabrette, cornemuse de l'Aubrac et star des bals”
La cabrette, musette de son vrai nom, puise ses racines dans l'histoire de l'Aubrac. Cette cornemuse née au XIXe siècle est considérée comme «l'instrument populaire le plus abouti en France»(1). Au-delà du folklore, son histoire nous emmène dans un monde tout à la fois populaire et d'initiés, précurseur dans le domaine de la mixité des musiques urbaines.
À la première personne du singulier, André Valadier préfère la première du pluriel. Il n’y a là nulle coquetterie. «Un homme seul ne peut rien. Si j’ai pu, parmi vous et avec vous, faire œuvre utile, c’est dû avant tout à votre adhésion, à votre confiance», déclarait-il ainsi, naturellement, lorsqu’en décembre 2011, il recevait des mains de Jean-Charles Arnaud, président de l'INAO, l'Institut National des Appellations d'Origine, la Croix de la Légion d’honneur pour l’ensemble de son oeuvre. Une oeuvre collective donc. Mais que serait l’équipe sans un bon capitaine ? Et la chute d’eau sans la turbine qui transforme la force en énergie ? (par Michel Heuillet dans Terres d’Aubrac n°2, mai 2014)