Les archives de presse ont quasiment autant d'importance que la presse elle-même. Surtout quand un titre peut se prévaloir d'une ancienneté rare. Informer au fil des semaines est notre rôle premier, mais archiver et donner la possibilité de consulter ce qui a été édité, c'est conserver un possible regard sur l'Histoire, grande ou petite, et se prémunir contre la tentation de vouloir la réécrire, ou l'occulter.
Les chercheurs et tous les passionnés d'Histoire ou de généalogie le savent bien, cette mission de conservation est parfaitement remplie par nos archivistes départementaux. Mais depuis quelques années, on assiste à une véritable révolution dans la consultation, l'Aveyron ayant d'ailleurs fait partie des précurseurs, dans les années 1990, dans la numérisation. Au début des années 2000, on est progressivement passé du support CD à la mise en ligne : ainsi, en 2015, 94 départements sur 101 proposaient des archives ou tables décennales en consultation libre, dont parfois la totalité des registres paroissiaux ou civils disponibles.
Pour les chercheurs, même s'il est encore parfois indispensable de fréquenter les salles de lectures des AD (Archives départementales) — avec le cérémonial de la fiche de lecture à remplir, qui implique de savoir quels documents on vient consulter —, le confort de recherche, qui nécessite une simple connexion internet et de la méthode (il en faudra toujours !), est incontestable. En complément, depuis quelques années, la BNF propose, sur son site Gallica, des milliers de livres et journaux numérisés.
La mise en ligne, un long travail
Avant que les archives du Bulletin ne rejoignent en ligne celles du Villefranchois (qui s'est d'abord appelé Le Narrateur) et du Journal de l'Aveyron, c'est un long travail qui a été mené par les services de la région et du département. Il a d'abord fallu collecter les numéros, présents aux archives de l'Aveyron, mais doublés par nos propres archives, pour avoir l'assurance de ne numériser que les journaux en bon état. Après la préparation de ces collections par les AD12, et d'éventuelles réparations sur les pages abîmées, la numérisation a été confiée à un prestataire, Arkhenum, qui, après un contrôle par les AD, procède à l'“océrisation” des pages, qui les rend compatibles à la reconnaissance de texte, et donc aux recherches par mots-clés. La région a ensuite mis en ligne les 5.505 numéros concernés, soit plus de 20.000 pages, sur son site Patrimoines en Occitanie, en compagnie de 185 autres titres, dont le Bulletin est l'un des plus anciens, sinon le doyen, à paraître depuis si longtemps sous le même nom.
Vous constaterez par vous-même la qualité du travail effectué. Il aura duré presque trois ans, pour un coût d'environ 10.000 euros, financés à 50% par la BNF, 40% par le Conseil départemental et 10% par la ville d'Espalion. Mais le jeu en valait la chandelle.
Dernier point : la numérisation s'arrête en 1945 car le code du patrimoine et la réglementation nationale des archives imposent de respecter des délais de communicabilité en ligne pour ce type de document.
Les archives du Bulletin d'Espalion sur Ressources Patrimoines en Occitanie
Les archives du Bulletin d'Espalion sur le site des Archives départementales de l'Aveyron
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