Cette année, l’ouverture aura lieu le samedi 8 mars. Il n’est pas facile de prévoir à l’avance quelles seront les conditions hydrologiques et météorologiques le jour J. Ce sont pourtant ces dernières qui vont en grande partie conditionner le résultat final de cette journée d’ouverture tant attendue et si particulière...
Les conditions hydrologiques
Cette année, nous pouvons considérer que nous avons eu un automne et un hiver «normaux», avec des précipitations, pluie et neige, qui ont comblé les déficits des années 2022 et 2023. En conséquence, ruisseaux et rivières devraient maintenir des débits satisfaisants, au moins jusqu’à la fin du printemps. Les niveaux d’eau devraient donc en principe être bons pour le jour de l’ouverture. Cependant le niveau n’est pas le seul facteur qui influence la pêche. La turbidité et/ou la clarté de l’eau ainsi que la température, peuvent également modifier la donne.
Par niveau fort
Un niveau trop haut, cela va de pair avec un courant fort qui peut rendre difficile l’approche de certains postes. Dans ce cas, une solution pour ne pas perdre de temps consiste à ne pêcher que les postes qui paraissent les plus favorables. Ce peut être par exemple les bordures un peu plus lentes sur les grandes rivières. Les zones plus larges où la rivière s’étale, ce qui ralentit le courant . Celles-ci sont à «peigner» de manière méthodique, par des coups de ligne parallèles. C’est un peu fastidieux, mais ça peut parfois payer.
Sur les rivières de taille moyenne ou les grands ruisseaux, les sorties des fosses, là où le fond diminue, sont entre-autres, intéressantes à prospecter. Les petits ruisseaux encore peuplés de truites restent les plus faciles à prospecter, si l’on est pas devancé par un confrère. La pêche à la barre y est la plus rationnelle.
Par niveau plus faible
Un niveau bas souvent synonyme de clarté de l’eau rend l’approche plus délicate, car les poissons deviennent méfiants, toutefois, les postes exploitables sont plus nombreux que par eau forte. Dans ce cas, il est préférable de prospecter les veines d’eau un peu plus profondes tout en restant à distance de fuite des truites. Notons que si les eaux sont claires et le débit moyen, le tout début d’après-midi peut réserver de belles surprises à la mouche ou à la nymphe au fil.
Une température très basse
Même si la truite est un poisson qui affectionne les eaux froides (car mieux oxygénées), une température trop basse va ralentir son métabolisme et sa période d’activité alimentaire s’en trouvera réduite d’autant. Par temps très froid, elle va rester coller au fond et sera peu encline à effectuer un déplacement pour aller saisir une proie passant à l’écart de son poste de chasse. Les dérives devront alors être lentes et parfaitement ajustée sur les veines les plus porteuses.
La technique et les appâts
De manière générale à l’ouverture, si les débits sont forts et les eaux un peu turbides, la pêche au toc s’avérera la plus régulière. Le ver sera alors presque toujours l’appât roi. Bien que parfois difficile à se procurer, les meilleurs sont les vers de berge, car ils sont vivaces et tiennent bien sur l’hameçon. À défaut, des petits vers de terre ou de terreau léger, ramassés 15 jours à l’avance et que l’on aura laissé jeûner une semaine dans de la mousse des bois, sans une miette de terre, rempliront parfaitement le rôle. Nous ne sommes pas à la saison des pêches fines et il faut adapter ses bas de ligne aux conditions rencontrées.
Pour le nylon on optera pour un bas de ligne de 50 à 60 cm, en 12/100, voire en 14/100. La plombée devra être suffisamment lourde mais bien équilibrée par rapport à la force du courant, pour que l’appât passe naturellement au ras du fond tout en paraissant libre. Un micro-émerillon baril intercalé entre le corps de ligne et le bas de ligne minimisera le vrillage occasionné par un appât comme le ver ou la teigne, lorsqu’on retire la ligne d’un courant un peu profond. Le choix de la taille et de la couleur de l’indicateur de touche, «Rigoletto» ou autre , qui sert aussi de guide de dérive, sera laissé au gré de chacun et selon son acuité visuelle.
Prudence est mère de sûreté
Lorsque l’on pêche en waders, en grande rivière, on peut parfois avoir tendance à s’avancer dangereusement dans une eau plus profonde afin de pouvoir atteindre un poste convoité qui semble prometteur; or, en cette saison, la température de l’eau peut ne pas excéder 6° à 7°c. Pour se préserver d’une éventuelle glissade et d’un bain d’eau glacée, je préconise fortement l’usage d’un bâton de wading et d’avoir des semelles en feutre sous ses chaussures (voir les articles précédents sur les cuissardes, waders et chaussures de wading). Et surtout, restez prudent !
Jack Tarragnat
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