Le commerce offre actuellement un choix pléthorique de chaussures de wading. On peut en trouver à tous les prix, à partir de 60 € et jusqu’à plus de 300 €. Cette échelle de prix se justifie par le degré de qualité des matériaux employés et par la finition et la longévité estimée des produits.
Avec beaucoup de temps passé en immersion et parfois sur des terrains difficiles lors des marches d’approche, les chaussures de wading sont énormément sollicitées et subissent beaucoup plus de fortes contraintes que les chaussures de randonnée clas-siques.
En effet, sous l’eau, il est difficile de voir précisément où l’on marche, les chaussures frottent contre les reliefs du fond, les arêtes des blocs et le sable, ce qui est très érosif. Coutures et collages doivent pouvoir résister à ces frictions répétées mais également à l’humidité, ainsi qu’ à l’alternance des phases d’immersions et de séchages.
Le confort
Il est très important que la chaussure soit confortable et parfaitement ajustée car on évolue presque en permanence sur un sol chaotique où les chevilles peuvent être mises à rude épreuve.
Il faut donc choisir la pointure qui correspond le mieux à la taille de votre pied tout en tenant compte de l’épaisseur du chausson en néoprène qui peut être de 3, de 4 ou de 5 mm, donc d’un volume variable.
Une chaussure trop petite va vite devenir inconfortable par la compression du pied qu’elle occasionnera, tandis qu’une chaussure trop grande va rapidement se défor-mer. Elle s’usera plus vite avec le risque d’user également les chaussons par frotte-ment.
Lors de l’achat, Il est donc fortement conseillé d’essayer les chaussures avec les chaussons de votre waders habituel pour éviter une mauvaise surprise.
Choisir ses semelles
Les chaussures de wading sont équipées de semelles dont le rôle est d‘assurer l’adhérence sur le fond de la rivière mais aussi sur la terre ferme lorsqu’il s’agit de descendre les talus des rives pentues,couverts de terre grasse ou d’herbe.
Les différents matériaux proposés présentent selon les terrains des avantages et des inconvénients.
Plusieurs choix s’offrent à nous.
Les semelles en caoutchouc
Elles sont faites de gommes d’origines diverses, plus ou moins tendres. Les gommes fermes dureront plus longtemps mais, à cause des algues brunes ou vertes qui dé-sormais tapissent le substrat à certaines périodes de la saison, elles n’ont pas une aussi bonne adhérence sur les fonds de rivières glissants que les gommes tendres . En contre-partie un caoutchouc dur de type Vibram sera plus sécurisant sur les ter-rains gras ou herbeux des rives abruptes.
Les chaussures de canyoning, sont de plus en plus plébiscitées par les pêcheurs pour leur légèreté et leur qualité d’adhérence sur la roche. Là encore, il faut prendre soin de choisir la bonne pointure en tenant compte du volume du chausson des waders.
Les semelles en feutre
Sans contestation, ce sont celles qui offrent la meilleure adhérence sur les galets et les roches glissantes du fond de la rivière. Par contre, elles n’ont pas une bonne te-nue sur les sols gras et meubles ou sur les pentes herbeuses et il faut alors faire at-tention aux glissades et aux chutes qui peuvent survenir.
Elles s’usent aussi plus rapidement et sont longues à sécher.
Elles sont interdites dans certains pays, (cas de l’Espagne), car susceptibles de transporter des germes nocifs, des parasites, ou des algues indésirables.
Pour minimiser ce risque et pour qu’elles durent plus longtemps, il est préconisé de les laver en les brossant à chaque retour de pêche.
Il est aussi fortement conseillé de les désinfecter si l’on change de région et de ri-vières.
Les semelles mixtes
Au regard de ce qui précède, un bon compromis consiste à choisir des semelles avec l’avant en feutre et le talon en caoutchouc à relief cranté.
Cette combinaison permet grâce au feutre d’avoir une bonne adhérence dans l’eau et d’être à la fois plus sécurisante sur les sols des berges escarpées, grâce au talon cranté.
Les clous
Il existe des chaussures montées d’origine avec des clous.
Si vous avez acheté des chaussures sans clous, il est possible d’en fixer sans difficulté. Ils peuvent se visser indifféremment sur les semelles en feutre ou en caoutchouc. Ils constituent un atout complémentaire pour éviter les glissades selon le même prin-cipe que les pneus cloutés d’autrefois.
La condition est de choisir des clous de la bonne longueur, plus courts pour le caoutchouc, un peu plus longs pour le feutre .
Fixés sous les semelles en feutre, ils consolideront leur tenue et en retarderont l’usure.
Attention toutefois aux dérapages intempestifs lorsque l’on doit se déplacer avec des semelles cloutées sur des surfaces de roches très dures et lisses.
Les systèmes d’attaches
Ils revêtent une importance certaine, soit pour la fiabilité de l’attache, soit pour leur rapidité de mise en œuvre.
Il existe plusieurs systèmes d’attache ou de laçage des chaussures.
Les lacets classiques
Ce sont les plus courants, mais leur laçage n’est pas des plus rapide à faire et surtout à défaire une fois mouillé, si on double le nœud de la rosette . Ce n’est pas le plus sûr, à moins de réaliser le laçage que préconisent certains guides de montagne ; lequel est fiable et se défait en une seconde, même avec les doigts engourdis.
Les lacets en élastiques ronds
La tension de ceux-ci, se règle avec un système de bloqueur de type NBS (new block system), c’est un procédé simple et rapide . Les extrémités des lacets sont prises dans des embouts et ne peuvent pas s’effilocher.
La tension s’auto régule par le fait de l’élasticité des lacets.
Le laçage de type “Boa” ou “Freelock”
C’est un laçage particulièrement performant , utilisé pour des chaussures de trail.
Certaines chaussures de wading adoptent un type de laçage similaire, qui est constitué d’un câble avec une molette de serrage.
C’est un système fiable à serrage homogène et sécurisant . Pas de risque qu’un bout de lacet ne traîne et se prenne dans une ronce ou autre.
Il faut mentionner les chaussures à fermeture éclair et à scratchs, c’est pratique et rapide, mais les scratchs humides sont moins performants et se détériorent à court terme.
Jack Tarragnat
Auvergnat d’origine, Jack Tarragnat est Aveyronnais depuis plus de 45 ans. Il a vécu au nord et au sud du département, dont il connaît bien les rivières et les lacs. Pêcheur depuis sa plus tendre enfance, Jack a une prédilection pour la truite et les carnassiers. Guide de pêche diplômé depuis 1994, il a fait partie du conseil d’administration de la fédération et collabore régulièrement au Journal de Millau ainsi qu’au magazine “La Pêche et les Poissons”.
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