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Un jour à Espalion. C’était hier : l'année 1925

Espalion. Notre archiviste Jean Hier s'est penché, comme chaque année, sur les archives séculaires du Bulletin d’Espalion, du Journal de l’Aveyron et de l’Echo d’Espalion. Voici donc une sélection d'informations parues durant le premier trimestre de l'année 1925.

Un jour à Espalion. C’était hier : l'année 1925

Un jour à Espalion

Janvier 1925

Le 1er au soir, après le travail, à l’occasion des fêtes du jour de l’An, à la ganterie d’Espalion, les gérants de l’entreprise offrent un lunch aux amis, clients et personnels de la ganterie dans une des grandes salles de la maison.

Le 4, l’entrainement est obligatoire pour tous les joueurs de football.

Le 5, le marché - foire du lundi est favorisé par un temps splendide.

Le bureau de l’amicale des sapeurs-pompiers se réunit et désigne les membres de la compagnie qui passeront à domicile pour recueillir l’adhésion des propriétaires d’immeubles comme membres honoraires.

Le 9, les travaux pour l’aménagement intérieur du bureau de poste avancent avec une nouvelle salle d’attente ainsi que les modifications apportées à la boîte aux lettres, celle-ci étant défectueuse jusqu’à ce jour !

Le 10, les deux équipes de football se déplacent pour la première fois depuis la création de l’U.S.E.

Le 11, la chasse est fermée dans le département. Toutefois, la chasse au gibier d’eau est autorisée du 15 février au 15 mars sous conditions… La chasse à courre, à cors et à cris, sans fusil sera close le 15 mars au soir. La seule chasse qui reste autorisée est celle contre les animaux nuisibles.

Le 16 est le dernier jour où s’effectue le recensement des chevaux, mules et mulets, de même que les voitures (attelées), camions et automobiles.

Le 17, l’entrepreneur de transports Pradel, à Espalion informe le public que le tarif kilométrique pour la location d’automobiles précédemment à 1,50 franc passe à 1 franc et 1,25 franc le kilomètre.

Le 18, le conseil municipal examine le contrat électrique entre la commune et le concessionnaire de l’usine électrique au moulin. C’est une concession pour 40 ans qui prévoit la construction d’une usine hydro-thermique d’une force de 300 chevaux. Le conseil décide que les derniers terrains délaissés de l’avenue de la Gare seront proposés à la vente de gré à gré. Il demande à la compagnie du Midi de prévoir pour les jours de foire des trains permettant l’embarquement d’animaux et un départ vers 15h ainsi que la construction d’un quai d’embarquement. Après une enquête favorable, le dossier de la construction de l’abattoir est soumis au conseil qui l’approuve et le renvoie pour avis à la commission d’hygiène. Le conseil approuve aussi les plans et devis du nouveau cimetière, de même que son chemin d’accès. Il décide le numérotage des maisons, en partant du Lot pour les rues perpendiculaires à la rivière, et en prenant le boulevard comme axe pour les autres. Le conseil projette également d’installer le cinéma dans la chapelle du Vieux Collège.

Le 20, vers 23 h, rue du Moulin, un négociant ramène chez lui un de ses employés qui habite le quartier du Moulin. Apercevant des flammes au premier étage d’une bâtisse, ce négociant pénètre de force dans la maison où vit à cet étage, la propriétaire de 85 ans. Il monte rapidement l’escalier et trouve la vieille femme tétanisée au pied de son lit que les flammes brûlent déjà. Un violent incendie se propage, sans doute le feu est-il parti de la cuisine et a gagné les étages supérieurs garnis de foin. Le négociant emmène la vieille dame au dehors, tandis que son ouvrier ouvre les portes du rez-de-chaussée, pour permettre aux bêtes de s’échapper. 15 minutes plus tard, le toit est enflammé. L’alarme aussitôt donnée, les sapeurs-pompiers et la population s’empressent sur le lieu. Le feu est circonscrit, tous les immeubles voisins sont préservés. Toute la nuit et une partie de la matinée, les pompiers assurent la sécurité de ce foyer incandescent.

Le 22, la foire est importante, tous les chemins qui mènent en ville sont dégagés, peu de neige, de ce fait les gens de la montagne sont venus fort nombreux.

Le 25, l’entrainement des deux équipes de football s’effectue sur le terrain du Foiral.

Au soir, dans une salle chauffée de la mairie, «une grande séance de cinéma» a lieu.

Le 26, les quelques gouttes de pluie ne changent rien, les citernes sont épuisées, le Causse souffre de la sécheresse. Les eaux du Lot sont basses comme au mois d’août. «Espérons que la neige abonde en février, car l’Aubrac pourrait souffrir cet été, déjà les sources s’épuisent.» Selon le dicton : «neige en février, vaut du fumier.»

Le 31, on constate qu’il y a eu deux fois cette semaine, une absence totale de lumière électrique, ces pannes demeurent inexpliquées.

Février 1925

Le 1er, l’entrainement est obligatoire pour les joueurs de football des deux équipes.

La truite peut-être pêchée dans le Lot du 1er février au 19 avril puis du 21 juin au 14 octobre. Tous les autres poissons peuvent être pêchés pendant les mêmes dates. Les cours d’eau sont classés en catégories, pour Espalion, les Boraldes sont en 1ère catégorie et le Lot en 3ème catégorie. De ce fait, pêcher la truite dans les Boraldes est autorisé du 16 février au 14 octobre, tandis que les autres poissons et les écrevisses sont pêchés du 16 février au 19 avril et du 21 juin au 14 octobre. Nos pêcheurs devront connaître toutes ses dates, attention aux contrôles…

Au café Moisset, la Gaule Espalionnaise tient son assemblée générale et renouvelle son bureau.

Le 13, le nouveau sergent de ville prête serment avec comme fonctions supplémentaires d’être appariteur de la mairie, crieur et afficheur public.

Le 14, suite à un décret, a lieu le transfert du tribunal de commerce de Saint Geniez à Espalion. Ce tribunal de commerce avait été créé à Saint Geniez par décret le 8 octobre 1809.

Le 15, la liste des bénéficiaires de l’assistance médicale gratuite est déposée à la mairie.

Le conseil municipal approuve les décisions du Bureau de Bienfaisance et du Bureau d’Assistance. «L’entrepreneur des gadoues» demande une augmentation pour ce travail, peu ragoûtant… Le conseil décide l’achèvement du quai du Moulin, pour cela des jardins doivent être achetés, le pavage de la rue Grenade doit se poursuivre. Après la visite en ville d’un inspecteur de la Compagnie du Midi, le conseil espère voir un train spécial pour l’embarquement des animaux vers 16 ou 17 h, pour les principales foires de l’année et durant un an, au moins  à l’essai… Maurice Affre, maire, fait savoir qu’il ne se représentera pas aux prochaines élections.

L’U. S. E. organise un concert sous la présidence du sous-préfet Marcel Louvard.

Le 21, les bureaux de la Recette des Finances sont transférés boulevard de Guizard.

Un avis dans la presse : «Joseph Chaumet, tonnelier à Espalion, prévient le public, qu’à dater de ce jour, il ne paiera pas les dettes que pourrait contracter son épouse Marie Menesclou, qui a quitté le domicile conjugal.»

Dans une salle chauffée de la mairie, l’entrée s’effectue de 20 h à 20 h 30 pour la séance de cinéma.

Le 23, la foire du lundi-gras est contrariée par le mauvais temps. Celle-ci est médiocre, les marchands forains sont peu nombreux, et certains d’entres-eux n’ont même pas déballé leurs marchandises.

Un rapport de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, concernant l’usine électrique d’Espalion, est remis au conseil municipal. Le concessionnaire de l’usine est en difficile négociation avec la mairie. Son usine est loin de donner satisfaction à la population espalionnaise.

Mars 1925

Le 14, la municipalité constate que les rues Neuve, du Couvent et Cambalasse doivent voir leurs chaussées réparées, c’est un besoin urgent !

Le 15, le conseil municipal, après entente avec l’administration des postes, participe financièrement à la fabrication d’un timbre postal qui permettra de faire connaître la région d’Espalion. Il prend note de l’avis favorable donné par le conseil d’hygiène pour la construction d’un abattoir en ville et décide de faire l’acquisition d’un terrain pour cette construction. Une taxe sera désormais imposée aux appareils distributeurs d’essence. La demande concernant l’habillement des nouvelles recrues de la compagnie des sapeurs-pompiers est acceptée. Le conseil examine les plans et devis pour la reconstruction du pont des Trois-Ruisseaux. Sur sa demande, le conseil accorde à madame Fric une augmentation de salaire pour le balayage, le nettoyage des classes et l’allumage des poêles.

Le 18, un arrêté préfectoral oblige les boulangeries à  fermer un jour par semaine, le dimanche.

Le 24, décès d’Arthur Canel né le 31 octobre 1844, secrétaire de mairie de 1871 à 1911 et maire d’Espalion de 1914 à 1919.

Le 25, décès d’Emile Denayrouze.  Né le 26 avril 1842, il avait débuté sa carrière dans la magistrature en 1870. Alors avoué à Espalion, en 1883 il devint président du tribunal de Millau. En 1895, il avait été nommé conseiller à la cour de Montpellier et été candidat au Sénat en 1901. Il avait reçu la Légion d’honneur le 30 décembre 1906 et fondé à Espalion en décembre 1922 une section de la Société d’entraide des membres de la Légion d’honneur.

Le 28, la Compagnie de chemin de fer du Midi fait savoir aux bouchers, marchands de bestiaux et maquignons, que l’embarquement des bestiaux à la gare d’Espalion est possible, car la gare possède désormais un quai d’embarquement permettant le chargement de sept wagons à la fois. Elle garantit le nombre de wagons demandés, elle acheminera très rapidement les animaux soit vers le Midi, soit sur l’Orléanais et Paris. Dès le 1er avril, jour de la foire des Rameaux à Espalion, ce train spécial embarquera les animaux dans l’après-midi, le départ est prévu à 17 h.

(À suivre)

Jean Hier

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