Bozouls
Économie
Installée à l'origine à Espalion en tant que sous-traitant des “Sièges Puech”, l'entreprise Lacroix était une entreprise familiale. Après la fermeture à Espalion et le transfert à Roanne de l'entreprise Puech, Lacroix s'installe à Bozouls en 1965 dans un atelier de 1.000 m2 couvert, construit sur un terrain nu, sur sol pierreux du causse, sans aucune route ni accès. Avec à sa tête Claude Lacroix comme président directeur général, elle poursuivra ici son travail de sous-traitance pour Puech.
Après le rachat de près de 49% de ses parts par le groupe Bekaert, l'entreprise va connaître un développement continu. Le début des années 80 fut faste et l'entreprise a rapidement progressé avec l'agrandissement de l'usine sur 3.000 m2 pour faire face à la demande de modèles rustiques de salons, qui devient la spécialité de l'entreprise, puis la création d'un atelier de montage de salons en produits finis. Fin 1983, c'est la mise en place d'un carrousel, chaîne d'acheminement automatisé des pièces vernies comprenant cabine ultra-moderne, robot de vernis, et tunnel de séchage. Un investissement de près de 150 millions de francs tout de même pour l'époque mais dont chacun se félicita, car il facilitait le travail tout en augmentant la productivité.
Mais l'embellie ne fut que de courte durée, le marché du salon s'est subitement tendu, bouleversé par la concurrence, et l'entreprise dû faire face à de nombreuses difficultés amenant, en juillet 1984, à un dépôt de bilan se traduisant par 86 licenciements, un drame pour beaucoup.
Malgré plusieurs tentatives de maintien de l'activité à moindre échelle, l'entreprise Lacroix va doucement s'éteindre. Mais il ne faut pas oublier que Lacroix fut la première entreprise à créer des emplois industriels, jusqu'à près de 120, sur le bourg, et qu'elle fut un solide soutien à la vie associative : rares étaient en effet les manifestations, quines, tombolas, qui n'étaient pas dotées d'un fauteuil ou d'un canapé Lacroix.
Pour Bozouls, Lacroix, par son implantation et son développement, fut un précurseur de la stratégie d'accueil de nouvelles entreprises qui fut échafaudée dès de début des années 80, autour d'André Baudon et de Jean Lacan. Après elle, de nombreuses entreprises ont vu le jour sur la zone artisanale des Calsades, route de Gabriac ou au Causse Comtal. Certaines, passées du stade artisanal au stade industriel, sont aujourd'hui des leaders sur leurs marchés.
Avec 1.200 emplois qui ont été créés, Bozouls compte, à ce jour, plus d'emplois que de population active.
D'une industrie du bois florissante à une friche industrielle
Avec l'arrêt de toute production, le site Lacroix étaient un peu à l'abandon. Dans un premier temps, la commune avait pu faire l'acquisition des bâtiments les plus récents pour les transformer en salle des fêtes et en gymnase, devenus aujourd'hui le complexe Cardabelle. Mais le gros des bâtiments, propriété de M. Calsat, s'il a hébergé durant quelques années l'entreprise Guichard, a rapidement été utilisé, après leur rachat par la mairie, comme entrepôt de stockage pour la commune et les associations, donnant l'image, après le faste industriel, d'une friche à l'abandon.
Un ambitieux projet d'équipements collectifs
La commune a souhaité réhabiliter les bâtiments Lacroix, et par la suite l'ancien terrain de foot, cet espace de près de 5.000 m2 jouxtant aujourd'hui le gymnase, l'espace Cardabelle et la Maison de Santé, pour intégrer l'espace libéré à ce nouveau quartier qui se fait jour.
En supprimant cette friche industrielle par une opération de “désimperméabilisation”, l'objectif est d'en faire une aire arborée, végétalisée, vivante, permettant la balade ou la relaxation et équipée de matériels dédiés aux jeunes. Le projet est en cours d'élaboration. Il fera l'objet d'une concertation avec les futurs éventuels utilisateurs et le projet devrait pouvoir se réaliser en 2025.
La démolition des bâtiments est aujourd'hui achevée. Ici, la commune a bénéficié de soutiens substantiels : de l'Etat, dans le cadre des Fonds Verts principalement et de la Dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR), et du Département dans le cadre de la dés-imperméabilisation et de la suppression d'une friche industrielle.
Cet espace facilement accessible dispose d'un grand parking et est relié à tous les quartiers de Bozouls par un réseau de liaisons douces.
Un projet ambitieux voit ici le jour, un projet à la dimension de l'entreprise qui lui laisse place et qui montrera une fois encore la volonté de la commune à investir, comme le fit l'entreprise Lacroix pour ses salariés, pour le bien être des Bozoulais.
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