Entraygues-sur-Truyère
Rencontre
D'origine locale, la descendance du l'arrière-grand-père aveyronnais de Dominique Madoulé a percé dans le milieu artistique parisien : son père, acteur de cinéma sous le nom de Robert Destain, était l'époux de Marthe Serres, chanteuse lyrique, et sa sœur Sophie, danseuse à l’Opéra de Paris, l'épouse de Jacques Legras, acteur membre de l’académie Alphonse-Allais. Le Bulletin d’Espalion relatait, le 3 août 2012, la présence de la famille en vacances à Espalion, photo à l’appui. Antiquaire, la sœur de Jacques Legras épouse Dominique Madoulé : leur fils, libraire, également peintre, et son épouse, architecte, passent leurs vacances à Vinhac.
Passion et parcours exceptionnels
Autodidacte, Dominique peint depuis l’âge de 18 ans, enseigne le dessin à Bordeaux, “customise” de vieux meubles et en fait une obsession, un gagne-pain fascinant, couvre de peintures originales, inspirées du théâtre, de l’opéra, de légendes et mythologies, des milliers de buffets, commodes, paravents, bibliothèques. En moyenne, 800 h de travail pour une garde-robe.
De Biarritz, le succès l’amène à Los Angeles, puis à Montréal, véritable corne d’abondance pour lui. Rentré en France, à Reims, où son épouse installe son entreprise d’antiquaire, il se consacre au dessin de costumes de scène pour l’opéra : plusieurs dizaines, esquissés, profilés. Il peint aussi des embarcations à voile, des personnages issus de sa seule imagination, des visages de femmes semblant tout droit sortis d’anciens magazines de mode féminine.
Les aléas de la vie
Mais depuis 15 ans, Dominique est privé de l’usage partiel de la parole et de la jambe, et surtout du bras droit, totalement paralysé. Conscience et volonté préservées, optimisme et ténacité lui permettent de tout écouter et comprendre, suivre les actualités, et communiquer par écrit, grâce à l’ordinateur où il range minutieusement ses réalisations. Il a recommencé à dessiner et peindre. Depuis 2 ans, on peut voir s’accumuler dans sa chambre de l’Ehpad des centaines de peintures sur carton de styles divers, parfaitement classées : un véritable musée.
Bonheur de lui rendre visite et, malgré une conversation difficile, de comprendre sa vie et ses œuvres. Beau signal de le voir déambuler dans les rues et boutiques du village même si, sans l’usage d’une parole aisée, il rencontre peu de monde et se fait peu d’amis.
Au-delà des peintures visibles Tour de Ville, dans la vitrine de la galerie d’été de Brigitte Braconnot, espérons un jour une grande exposition pour découvrir le retour de cet artiste international sur le terroir.
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