Estaing
Littérature
Les contemplées de Pauline Hillier est proposé par Francine. Il s’agit d’un roman autobiographique : l’histoire de la détention de l’autrice dans une prison pour femmes en Tunisie en 2013. 28 femmes partagent la cellule où l’autrice a été enfermée suite à sa participation à une action Femen. Elle a pu garder un livre, “Les Contemplations”, de Victor Hugo. C’est dans les marges de celui-ci qu’elle a pris les notes à partir desquelles elle écrira son livre. Elle y raconte le quotidien qu’elle partage avec ses codétenues dont elle a pu recueillir les confidences grâce à sa pratique de la chiromancie, l’art de lire dans les lignes de la main. Un témoignage bouleversant d’humanité.
Puis c’est La grande Ourse de Maelys Adhémar. La fille d’un berger pyrénéen revient dans son Ariège natale où elle est confrontée à la guerre entre la population citadine protectrice des ours et celle des bergers, pour qui le retour du plantigrade est la terreur. Elle-même vit une histoire d’amour qui l’introduit au cœur d’embrouilles familiales et parentales. «Belle écriture. Ça se lit vite et facilement» conclut Francine.
Michèle a lu Le Barman du Ritz de Philippe Colinet et le recommande, facile à lire lui aussi. L’histoire des années d’Occupation à Paris du point de vue du barman qui a travaillé auparavant à New York, où il a appris à faire des cocktails jusqu’à en rédiger un livre. Dans cet espace clos où l’on croise Cocteau, Arletty, Guitry et d’autres c’est l’ambiance de Paris sous l’occupation où le barman vit comme dans un laboratoire humain. Il a été qualifié de «grand roman de l’Occupation».
Dans le genre témoignage d’époque, Francine évoque Un monde à refaire de Claire Deya, roman qui se déroule dans le cadre du déminage des plages du Sud. Et pour allier lecture facile et documentaire Michèle signale Une si belle image de Katherine Pancol où l’autrice présente sa vision de Jacqueline Kennedy, élaborée à partir de documents.
Enfin, pour faire le lien avec le mois de novembre, qui est le mois du film documentaire dont le thème cette année en Aveyron est “Ce que nous avons dans nos assiettes” (lire en pages Actualité), il a été présenté “Le restaurant des recettes oubliées, deuxième service”, de Hisashi Kashiwai. Six nouvelles de deux chapitres chacune qui se déroulent toutes au même endroit, un petit restaurant discret dans une petite rue de Kyoto, avec les personnages récurrents du chef cuisinier et de sa fille, une quête commune amène la clientèle : retrouver la saveur ancienne d’une recette oubliée. La structure et le processus sont toujours les mêmes. Un premier repas gastronomique dont chaque plat est décrit dans ses détails intimes par le chef qui, suite aux données biographiques recueillies par sa fille, saura retrouver les ingrédients et reconstituer exactement la recette oubliée qu’il offrira au deuxième chapitre, deux semaines plus tard. Un bijou très simple où la richesse des plats n’a d’égale que la qualité humaine des saveurs retrouvées. Ça se lit au rythme d'une nouvelle chaque jour et ça se relit tout au long de l’année. Ça peut même se pratiquer : les recettes sont décrites en détail.
Puis Dany Alaux-Carré va clore en beauté la séance avec trois textes manuscrits de sa plume : Bulletin de rentrée, où l’on découvre une étonnante qualité d’écriture qui sait faire vivre les chiffres. Du 1 au 9, chacun est imagé comme un être vivant dont on reconnaît la forme, puis une courte pièce versifiée qui allie comique et virtuosité autour d’un son imposé et Miscellanées d’hiver, composé de plusieurs textes en prose dont chacun retrace un paysage d’hiver à une époque précise de la vie de Danièle.
L’assistance se dispersera après la collation et avec l’espoir de se retrouver au prochain café-lecture du 22 novembre à 15h, et peut-être à l’atelier d’écriture du 8 novembre à 15h au même endroit.
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