Saint-Geniez-des-Ers
Les Savons de mon cœur
Pour Caroline, le savon et l'Aveyron sont deux coups de cœur nés du hasard. Auvergnate, elle découvre la région sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Séduite par le département, elle s'installe en 2012 à Saint-Geniez-des-Ers avec l’envie d'accueillir les pèlerins. La maison qu’elle rénove devient alors un atelier de savonnerie, plutôt qu’un gîte.
Une savonnerie née de la passion
«Le savon, c’est un concours de circonstances», raconte Caroline. «Une amie nous a offert des savons qu’elle avait faits elle-même. Ça m’a tout de suite plu.» Déterminée, elle se rapproche de plusieurs artisans pour se former en autodidacte.
Après deux années à peaufiner ses “recettes”, Caroline lance officiellement “Les Savons de mon cœur” en 2014. «À l’époque, le savon artisanal était encore peu connu dans le département. J’ai frappé aux portes, rencontré des gens, et c’est ainsi que l’aventure a débuté.»
«Du bon et du beau»
La savonnière mise sur des ingrédients issus de l’agriculture biologique : huiles végétales, huiles essentielles et colorants naturels. Elle propose une gamme d’une dizaine de savons aux senteurs variées.
À une base d’huile de tournesol bio, d’eau, et de soude caustique, elle ajoute des huiles essentielles pour les parfums et des colorants naturels. «Ma volonté : s’entourer de bon et de beau.»
Après leur découpe en blocs de 100 g, les savons sèchent au minimum un mois. «Plus un savon durcit, plus il dure longtemps à l’utilisation», explique-t-elle. En deux jours, 24 kg de savon sont produits. «Finalement, le plus long c’est la vente» plaisante-t-elle.
Un marché en pleine mutation
Pour Caroline, ce 10e anniversaire est l’occasion de constater l’évolution du secteur.
«En 10 ans, le nombre de savonneries artisanales a explosé», note-t-elle. «La pandémie de 2020 a marqué un tournant. En même temps que nos revendeurs nous lâchaient, il y a eu un engouement pour les savons secs et naturels... et les grandes marques se sont emparées de la tendance à des prix imbattables. Aujourd’hui, la concurrence est rude.»
Face à ce nouveau contexte, Caroline continue son chemin en innovant. Elle a ainsi lancé une gamme de cosmétiques artisanaux – baumes, sérums, déodorants, et masques en poudre. Cette année, elle ajoute à son catalogue une huile à barbe et bientôt un contour des yeux.
«On parle beaucoup de l’engouement pour l’artisanat local, mais c’est difficile pour les budgets serrés de dépenser 6,50 € pour un savon», reconnaît-elle. Cependant, elle a fidélisé une clientèle qui apprécie ses produits et sa démarche authentique. «Ce partage, c’est ce qui rend ce métier précieux», confie-t-elle.
Malgré les défis, Caroline poursuit avec passion, entourée d’artisans partageant les mêmes valeurs. «Les collectifs et boutiques d’artisans sont essentiels pour se soutenir mutuellement», conclut-elle.
Ses créations sont ainsi disponibles à M’Art-In Boutik, à Rodez et 43 rue Droite à Espalion. Comme ses confrères et consœurs, elle est amenée à y tenir la boutique de temps en temps, vous aurez ainsi l’occasion de la rencontrer.
Et pour les plus curieux, Caroline peut ouvrir son atelier pour un temps d’échange privilégié.
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