La Nouvelle-Calédonie, il en a été question, ce printemps quand le «caillou» s’est embrasé. Nous étions nombreux à découvrir Nouméa, à mettre des images sur ce nom exotique. Quelques articles encore cet automne, dans la presse, nous racontent la difficulté de cette île, bloquée entre l’appartenance à la France et le désir d’autonomie. Mais il semble que cette grande île, à l’est de l’Australie, soit bel et bien trop éloignée de l’agitation de la métropole pour que l’on s’y intéresse sérieusement.
Alors, Alice Zeniter, une de nos plus grandes romancières, est allée sur place, plusieurs mois, pour tenter de comprendre...
L’autrice nous raconte l’histoire de Tass, revenue au pays définitivement. Elle aurait pu s’installer pour toujours à Orléans, avec son compagnon… Mais les liens de la terre ont été plus puissants que les liens amoureux.
Dans l’éducation nationale, elle vit avec cette jeunesse qui hésite entre deux mondes, qui revendique mais qui semble souvent avoir oublié son histoire. C’est le cas des jumeaux, kanaks, Célestin et Pénélope.
L’on croise aussi dans ce roman un groupe d’activistes un peu poètes qui mènent des actions non-violentes.
Ce livre raconte le passé et le présent de cette île, de cette colonisation particulière, à vocation de bagne, aux émeutes récentes, en passant par les accords de Matignon. Mais ce roman est beaucoup plus qu’un livre d’histoire. Alice Zeniter fait un travail de sociologue et de psychologue, à hauteur d’homme. Elle n’hésite pas à quitter la forme du roman, flirtant parfois avec l’essai.
Ce livre s’inscrit parfaitement dans son œuvre, au carrefour des questions coloniales et identitaires.
Pour ceux qui connaissent la Nouvelle-Calédonie, pour ceux qui n’iront jamais, pour ceux qui s’en réclament et pour ceux qui s’interrogent sur notre lien à chacun envers notre terre.
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