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Musée du scaphandre. Une agréable soirée sous la mer

Espalion. Ces 21 et 22 septembre se tenaient les 41 Journées du Patrimoine. À cette occasion, le Musée du scaphandre proposait une soirée thématique autour du Triton, un navire de la Marine nationale.

Musée du scaphandre. Une agréable soirée sous la mer
La maquette du Triton, au 1/100e.

Musée du scaphandre

Construite dans la deuxième moitié du XVe siècle, l'ancienne église Saint-Jean devint après 1880 — et l'ajout du fronton qui actuellement se désolidarise du bâtiment — l'Hôtel de Ville. Avant, au XIXe siècle abritait une salle de cinéma, les douches municipales, des salles réservées à des associations. Dans les années 1970, elle accueille les collections amassées par le félibre Joseph Vaylet (1894-1982).

En 1980, dans le but de réhabiliter trois inventeurs espalionnais (Benoit Rouquayrol, les frères Auguste et Louis Denayrouze), inventeurs à 200 km de la mer du premier scaphandre autonome en 1864, une équipe de l'association du musée Lucien Cabrolié, Simon Affre, Marcel Bonnaterre... organise dans une partie du bâtiment l'exposition “L'homme de mer”.

Et puis petit à petit, à la suite de la parution du livre du commandant Jacques Michel “Trois inventeurs espalionnais”, ce lieu va devenir l'actuel Musée du scaphandre.

Un musée aux riches collections

Quarante-quatre ans après grâce, à la recherche de documents, à des dons d'appareils, des acquisitions mais surtout à ces réseaux national et international du monde de la plongée, amateurs ou professionnels, collectionneurs, historiens du scaphandre, celui des musée de Monaco, de la Marine nationale, de la Comex, de Berbard Piel, Henri Deleuze, le commandant Plançon... il va devenir ce musée aux riches collections, un musée à la renommée mondiale.

Parmi toutes ces rencontres deux sont à mettre en exergue. En 1987, durant trois jours, sous l'œil de la caméra de la BBC anglaise, le plongeur belge Robert Sténuit effectuera diverses plongées au pied du Pont Vieux, comme l'avaient fait 130 ans plus tôt les inventeurs du scaphandre autonome. Sténuit utilisera avec succès le scaphandre original ainsi que diverses inventions des trois Espalionnais.

En 1998, Jean-Michel Cousteau en fera autant, démontrant l'importance de l'invention du scaphandre autonome dont le principe original contribue à la découverte du monde sous-marin et de l'espace.

Une soirée à bord du Triton

En 1995, Lucien Cabrolié apprend que les anciens officiers d'un bâtiment de Marine nationale, le Triton, qui après avoir été utilisé de 1972 à 1993, a servi de cible à la Marine et coulé dans la rade de Toulon à 2.000 m, ont demandé à un spécialiste de leur fabriquer des maquettes du bâteau. À son tour, le musée contacte le réalisateur qui accepte de lui en céder un exemplaire.

Or, il y a quelques semaines, parmi un des visiteurs, Didier Corrette, plongeur émerite qui a travaillé sur le Triton dirigé par le Commandant Plançon, se présente à Christel Sudres responsable du musée du scaphandre aujourd'hui régi par la mairie.

Rendez-vous est pris pour que Didier Corrette anime une soirée lors de la journée du patrimoine de ce samedi 21 septembre. Hélas ! La météo ne lui permet pas de gagner Espalion après un raid Marseille-Bozouls avec son avion.

La soirée aura quand même lieu et c'est Christel Sudres qui l'animera de belle façon en s'appuyant sur des photos et des anecdotes du plongeur Didier Corrette, et sur un film documentaire réalisé pour la marine nationale.

Une quinzaine de personnes est présente mais, un auditoire attentif et très intéressé. Parmi eux, un plongeur belge, Stéphane Jasinski, qui a oeuvré avec Robert Sténuit et dont le père Marc a été un bienfaiteur et ami du musée espalionnais.

Christel Sudres va, à l'aide du film et de la maquette, présenter le Triton, le A 646, sorti des chantiers navals de Lorient , un Bâtiment d'intervention et d'expérimentation sous-marines (B.I.E.S.M.) : 74 m de long, 12 de large (la maquette est une réplique au 1/100e) avec deux moteurs, doté d'une tourelle de plongée, d'un petit sous-marin jaune le Griffon, d'un hélicoptère...

Le documentaire nous contera une des missions du Triton : récupérer une torpille lancée par un certain sous-marin. On suit tour à tour les recherches par le sous-marin notamment autour d'une épave de bateau, puis après avoir découvert un «cimetière» d'amphores, celle d'un avion et enfin la torpille que la tourelle et un plongeur dégageront pour être remontée sur le Triton.

Mission accomplie et bien suivie pour une soirée qui s'est prolongée avec des anecdotes de Christel Sudres, de Lucien Cabrolié ou du plongeur Stéphane Jasinski.

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