Découvrez Bulletin d’Espalion en illimité Découvrir les offres

En ce moment

France. La grande fracture territoriale

Actualité. France. Les élections européennes et législatives ont souligné le fossé qui s’est creusé entre la France des métropoles et la «France périphérique».

Voici presque trente ans, Jacques Chirac avait popularisé le thème de la «fracture sociale» qu’il affirmait vouloir réduire et qui fut sacrifiée quelques mois plus tard sur l’autel de la rigueur. Cette fracture sociale s’est aggravée et elle s’est accompagnée d’une fracture territoriale que les élites dirigeantes n’ont pas voulu voir. De droite ou de gauche, les maires des grandes villes (Alain Juppé à Bordeaux, Bertrand Délaçai à Paris) ont favorisé la métropolisation. Les capitales régionales ont concentré toujours plus de richesses, de pouvoirs, de lieux de loisirs tandis que “la province”, comme on disait encore à la fin du siècle dernier, voyait disparaître ses industries et maints services publics.

Décrite par le géographe Christophe Guilluy, la «France périphérique» est apparue aux yeux des élites comme une réalité préoccupante — mais dont elles ne se sont pas souciées. Pourtant, la surface occupée par cette «périphérie» est prépondérante sur le territoire national et la majorité des Français y ont leur résidence. On a donc redécouvert cette France périphérique lors de la révolte des Gilets jaunes, qui n’a pas servi de leçon. Or, on s’aperçoit de plus en plus nettement que cette France populaire, qui dispose de faibles revenus et qui se sait ignorée ou méprisée, exprime massivement sa colère en votant pour les candidats du Rassemblement national. Il y a bien entendu des exceptions, mais les cartes des élections de juin et juillet montrent une opposition complète entre la France des campagnes et des petites villes qui vote pour Jordan Bardella et celle des métropoles. À Paris comme à Bordeaux, à Nantes comme à Lyon, les batailles électorales opposent les fractions de la bourgeoisie aisée, qui votent ou votaient pour Emmanuel Macron, ou pour les partis de gauche en raison de leur progressisme en matière de mœurs.

Cette fracture sociale et territoriale est et restera explosive tant que les principaux partis politiques éviteront de réfléchir aux solutions qui permettraient une réunification de la nation.

Claudine Uzerche

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

Abonnez vous au Bulletin Espalion
Inscrivez vous à la newsletter
La météo locale
France. La grande fracture territoriale