Encore un livre sur la Seconde Guerre mondiale ? N’a-t-on pas épuisé le sujet ? Il semblerait que non et que vu les polémiques suscitées par la sortie de ce roman, il semblerait que certains sujets liés à cette période soient encore brûlants.
Julie Héraclès, chartraine, nous raconte une heure sombre de sa ville. À la libération, en 1945, plusieurs femmes sont rasées pour leur proximité avec les Allemands. Des hommes sont assassinés. Des justiciers s’empressent, se débarrassent, expédient. La foule applaudit.
L’autrice nous raconte l’histoire de Simone Tousseau, personnage réel, connu sous le nom de la tondue de Chartres. Julie Héraclès prend le temps. Le temps de se pencher sur l’enfance de Simone, son adolescence. Pas pour y chercher des excuses, ou la réhabiliter. C’est évident que cette jeune fille, cette jeune femme va, choix après choix, accumuler les erreurs. L’autrice n’essaie pas ne nous faire aimer Simone ou nous faire croire qu’elle ne serait qu’une amoureuse éperdue. Là n’est pas son propos. Elle ne vient pas sauver Simone.
C’est peut-être l’ensemble des autres personnages qui sont intéressants, ceux qui accourent pour lui cracher dessus et rire d’elle. Car si pendant tout le roman le personnage principal accumule les mauvais choix sans souci du “qu’en dira-t-on”, les “bons français” sont bien souvent méprisables, sans courage, certains devenant experts pour sentir le vent tourner…
Lors de sa sortie, le livre a été taxé de faire l’apologie de l’extrême droite, réhabilitant une collabo.
Il me semble que le sujet est au contraire comment le désespoir peut mener vers des solutions extrêmes de haine et comment la foule est manipulable.
Le photographe Robert Capa a immortalisé l’authentique scène. Tout y est. Surtout la haine joyeuse.
Certains sur la photo se sont certainement demandé le soir, à genoux pour la prière ou devant l’assiette de soupe, ce qu’il avaient fait l’après-midi même…
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