Mobilisation contre l'extrême droite
Comme toute cette campagne expresse, l'organisation de la mobilisation s'est faite à toute vitesse. En 5 jours, le Planning familial de l'Aveyron a réussi à organiser un rassemblement au jardin public et à mobiliser l'intersyndicale.
Marie Da Costa, co-présidente explique : «Si le RN passe, c'est fini pour nous. Le RN a pour projet d'arrêter de financer le Planning familial. Si nous n'avons plus de fonds, nous disparaissons. Ce sont les accueils, l'écoute, l'information et la sensibilisation au cœur de notre accompagnement qui disparaîtraient. Ce serait un accès entravé à la contraception et à l'avortement, la disparition d'une éducation à la vie affective et sexuelle qui prône le libre choix, ou encore un affaiblissement de la lutte contre les violences.»
Au niveau national comme à Rodez, le Planning appelle à voter pour le Nouveau Front Populaire. Léon Thébault, candidat sur la 1re circonscription et Isabelle Courtial, suppléante, étaient présents à la mobilisation. Cette dernière a notamment pris brièvement la parole, soulignant son engagement, et confiant sa fierté de participer à cette campagne.
Dénoncer «un féminisme de façade»
La récente prise de parole de Jordan Bardella, se positionnant comme un allié de la cause féministe, est loin d'avoir convaincu.«Il suffit de voir ce que l'extrême droite fait en Pologne et en Italie, ou rien que les votes des députés du RN» dénonce une manifestante. Le Rassemblement National a ainsi voté contre l'inscription de l'IVG dans la charte européenne des droits fondamentaux, contre la condamnation de l'interdiction quasi-totale de l'avortement en Pologne ou encore contre l'égalité salariale femmes-hommes (U.E).
La Confédération paysanne, représentée par deux agricultrices, a également pris la parole rappelant la surreprésentation des violences intrafamiliales en milieu rural : «Pour les victimes c'est la double peine : elles sont plus isolées, moins protégées. En tant que meufs en ruralité c'est encore plus compliqué qu'ailleurs de se déplacer, de taffer ou de ne pas taffer, d'avorter, d'accoucher, de vivre des sexualités non hétéronormatives. Sans compter ce que peuvent expérimenter les personnes racisées essayant de vivre dans la campagne française blanche. L'extrême droite est un danger pour nos droits fondamentaux. Nous savons qu'elle s'attaquera de front aux femmes, aux personnes racisées, aux personnes en situation de handicap, aux personnes trans et LGBTQIA+, aux personnes migrantes et à tout le mouvement social. Le repli sur soi n'est pas une solution pour des campagnes vivantes et dynamiques. Elle ne fait que prolonger la colère et l'injustice en haine et désespoir.»
Une manifestation improvisée
Réunie au jardin public, la foule — poussée par son enthousiasme — a improvisé une manifestation. En musique, pancartes et casseroles en mains, manifestants et manifestantes ont remonté le boulevard pour rejoindre la Place d'Armes, puis ont pris la direction du boulevard Gambetta pour s'arrêter sur les marches du parking Foch. Ce n'est qu'aux alentours de 17h, que la foule s'est lentement dispersée.
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