Conservation du patrimoine
On sait que la base du clocher comporte des fissures, toutes anciennes. Mais la moins visible, donnant sur la toiture de la nef, à l'Est, semble s'être considérablement agrandie ces dernières années, provoquant une certaine inquiétude sur l'état de la structure. Une étude menée en 2019 a conduit la municipalité à cesser de faire sonner les cloches à la volée, comme c'est le cas pour les angélus ou les mariages, en août 2021, et à faire poser un câble de cerclage à la base de l'édifice. Le tout dans l'attente de travaux qui s'avèrent importants.
Rappelons que l'église est classée monument historique depuis 1927, et que les vantaux du portail le sont depuis 1908.
«Un projet global»
L'architecte de l'unité départementale des bâtiments de France, Patrice Gintrand, de même que la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC), dont la directrice Isabelle Jimenez-Vidaillac est venue en personne prendre la mesure de la situation, sont étroitement associés à la restauration et à la sauvegarde de l'emblématique église saint-cômoise. Ils ont, en toute logique, préconisé de traiter plusieurs éléments constitutifs du bâtiment dans un «projet global», à savoir la toiture de la nef, la structure du clocher et le portail.
Sophie-Jeanne Vidal au chevet du portail
C'est l'atelier Rouge-Gorge de Sophie-Jeanne Vidal à Naucelle qui est en charge du portail. La restauratrice a notamment été en charge de la restauration et de la conservation préventive des collections archéologiques lapidaires du musée Narbo Via de Narbonne.
L'étude en cours sur le portail va durer une dizaine de jours et porte sur plusieurs points : étude de l'état de la pierre de calcaire blanc qui constitue l'ouvrage ainsi que de la statuaire. Quatre sculptures la composent, dont deux sans tête, et il manque au sommet de l'ouvrage une statue de l'archange Saint-Michel déposée au siècle dernier car elle menaçait de tomber, et qui se trouve actuellement au fond de la chapelle des Pénitents.
Sophie-Jeanne a d'ores et déjà trouvé des traces de polychromie sur la statue centrale. Son travail va consister à essayer diverses techniques de nettoyage de la pierre, à effectuer des prélèvements et à dresser un état des lieux des travaux à réaliser. Elle n'exclut pas la possibilité de remettre les statues dans leur état d'origine, sachant qu'au moins une des têtes disparues existait encore au XXe siècle, écartant le vandalisme révolutionnaire.
Des cartes postales anciennes du début du XXe siècle montrent d'ailleurs le portail surmonté de l'archange et au moins une statue avec la tête bien sur les épaules.
Des copies pourraient même être réalisées afin de conserver les originaux, dont la finesse du travail du sculpteur, peut-être Antoine Salvanh lui-même, architecte de l'église de Saint-Côme et du clocher de la cathédrale de Rodez, a attiré l'attention de la conservatrice.
Le devis et les préconisations de l'atelier Rouge-Gorge rejoindront ceux déjà réalisés pour l'ensemble du projet de restauration de l'église : ils permettront de déposer un permis dans quelques mois et d'accéder aux aides de la DRAC et des autres partenaires que sont l'État et le Département.
D'après Bernard Scheuer, maire, les travaux de restauration pourraient débuter en 2025.
XP
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.