Depuis plusieurs mois, les PFAS, ces substances per et polyfluoroalkylées, couramment appelés «polluants éternels» font la une de l’actualité, leur dangerosité devenue un enjeu de santé publique. En réponse à ces préoccupations, le gouvernement a lancé un plan d’action interministériel pour identifier et limiter les risques associés à ces substances chimiques.
Des mesures dans l’eau de consommation
La préfecture informe d’une campagne régionale de recherche des PFAS conduite par l’Agence régionale de Santé (ARS) depuis fin février 2024. Est concernée l’eau consommée par les habitants. Au total, 326 prélèvements ont été effectués dans les 13 départements de la région Occitanie. Ces prélèvements ont été effectués sur des eaux brutes (eaux avant traitement), pour lesquelles la norme est de 2000 ng/L. Cependant, dans la mesure où ces eaux ne faisaient pas l’objet d’un traitement adapté à la diminution de concentration en PFAS au moment du prélèvement, l’ARS Occitanie a appliqué la norme la plus restrictive sur l’ensemble des prélèvements.
Pour le département de l’Aveyron, les prélèvements se situent en-dessous des seuils de détection en dehors d’un prélèvement qui est compris entre 10 à 20 ng/L.
Le reste de la région ne s’en sort pas aussi bien. Sur les 326 sites testés, trois présentent «un dépassement de la norme de qualité» : Lunel-Viel dans l’Hérault (jusqu’à 151,6 Ng/l.), Grand Narbonne dans l’ Aude (jusqu’à 139 Ng/l.) et Lagarde (751 Ng/l.) en Haute-Garonne. Ces eaux — n’étant elles non plus pas soumises à un traitement adapté — dépassent le seuil le plus restrictif fixé par l’ARS à 100 Ng/l.
17 installations sensibles
Antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, les PFAS sont largement utilisés depuis les années 1950 dans divers domaines industriels.
«Afin de mieux connaître la contribution liée aux sites industriels en activité, un arrêté ministériel impose à plusieurs milliers d’établissements industriels de rechercher l’éventuelle présence de PFAS dans leurs rejets vers les cours d’eau» explique la préfecture. Les établissements visés par cet arrêté doivent ainsi réaliser, chaque mois, sur trois mois consécutifs, une analyse de leurs eaux rejetées.
En Aveyron, 17 établissements industriels sont concernés.
À ce stade, 5 d’entre eux (Briane Jean à Lédergues, Lisi Aerospace à Villefranche-de-Rouergue, Pechdo à Millau, S.N.A.M à Viviez et la Société Fromagère de Rodez à Onet le Château) ont publié leurs résultats. Aucun ne figure dans la liste nationale des établissements prioritaires pour lesquels des démarches complémentaires sont attendues.
Les résultats des autres établissements seront publiés sur le site internet de la DREAL Occitanie (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) selon une mise à jour mensuelle.
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