Laissac-Séverac L'église
Élevage et artisanat
Originaire du Nord de la France, Audrey Jung rejoint en 2018 Laurent et Cédric, les deux frères Bru du GAEC de La Roque. Aux 600 et quelques brebis du GAEC familial s'ajoutent alors une poignée de poneys Highland. Désormais, trois poulinières — des juments destinées à la reproduction — un étalon et une pouliche forment le petit cheptel, sans oublier les derniers arrivés : trois poulains âgés de 1 à 2 mois.
Des poneys aux charmes multiples
Face à la grêle qui s'est abattue sur le hameau, les poulains et leurs mères ont été mis à l'abri dans l'étable. Dans le “box”, les poneys font la fête à Audrey. «Ce sont des poneys au grand cœur et très généreux» confie l'éleveuse. Polyvalent par nature, le poney Highland s'est adapté au fil des siècles aux conditions climatiques, souvent rigoureuses, de l'Écosse. En bref, un poney rustique à la nature bienveillante. La race reste “de niche” : la France ne compte qu'une dizaine d'élevages.
Une fois lancée sur la génétique de son élevage, Audrey ne s'arrête plus. L'ancienne infirmière prend plaisir à expliquer les particularités génétiques de ses «compagnons». Aux côtés de Divine, une jument d'1,45 m, l'éleveuse explique : «Elle est porteuse d’un gène homozygote Dun, ce qui signifie qu'elle le transmet automatiquement à ses petits. Il laisse des zébrures sur les pattes, une raie de mulet et un éclaircissement de la base de la queue. Avec le temps, Ohara ressemblera beaucoup à sa maman.» La petite pouliche de 2 mois a déjà conquis le cœur d'un acheteur. Une fois le sevrage passé, à partir de 9 mois, les poulains rejoindront leur nouvelle famille, un autre élevage ou des particuliers.
Des savons au lait de jument
Audrey a aménagé l'ancien bureau de la bergerie en atelier. Elle y fabrique ses savons artisanaux au lait de jument. Un projet initié en 2020, par curiosité dans un premier temps, puis pour pérenniser son activité. Après s'être occupée de toute l'administration nécessaire, Audrey se lance officiellement.
«C'est comme une recette de cuisine, les étapes, les quantités, tout est fait minutieusement.» Simplement : 25% de lait équin, des huiles et des beurres végétaux qui varient en fonction de la recette. Deux recettes sont proposées : l'une avec de l'olive et chanvre, le second, de l'arachide et du karité. Le lait, récolté au tire-lait manuel, est surgelé afin de garantir une fabrication à l'année. Conservés dans leurs moules pendant 48h, les savons partent ensuite au séchage pour minimum 1 mois. Vertus hydratantes, nourrissantes et protectrices, le lait de jument est riche en lactoferrine et renforce l'immunité détaille Audrey.
Par an, 500 savons sont produits. Une activité artisanale qui permet à l'agricultrice de rentrer dans ses frais, d'assurer les soins des chevaux et de poursuivre son élevage.
A.C
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