Dans un périmètre étroitement resserré, il fallait un certain recul pour ne pas se laisser happer par la puissance d’une mise en situation à scénarios variables, confiée à la Délégation militaire départementale de l’Aveyron afin de préparer forces en présence (policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers) et forces armées à intervenir en cas d’attaque terroriste.
Mais le préfet lui-même, au-delà des mesures Vigipirate et de la relative proximité des Jeux olympiques, a fait preuve de fermeté : «Il ne faut pas entretenir de psychose autour de ce genre d’événement. C’est une opération qui a lieu tous les ans et les commandants des différents exercices se mettent chaque fois en capacité de répondre à une situation extrêmement complexe. Il est vrai que le contexte actuel ne fait que montrer la pertinence d’une telle coordination. Il faut un entraînement permanent et une facilité à coopérer entre les différentes forces pour répondre aux enjeux d’une attaque majeure…»
Trois établissements scolaires ont participé
Dans l’enceinte du stade Paul-Lignon, face aux terroristes présumés (plus précisément, «face aux individus armés», rectifiera Charles Giusti), le schéma d’intervention préétabli a vu entrer en scène la police nationale, puis la BAC (Brigade anti-criminalité), suivies des unités de gendarmerie nationale de type PSIG-Sabre, tandis que les sapeurs-pompiers intervenaient parallèlement pour prendre en charge les victimes accessibles, et que les 130 militaires de la 13e DBLE de Saint-Affrique s’employaient à sécuriser les abords, simulant ainsi une opération Sentinelle au plus près de la population. Mises en alerte, les antennes du RAID de Montpellier et Toulouse (niveau 3 d’intervention, de type « tuerie de masse ») pouvaient elles aussi intervenir à tout instant, ainsi que les unités du GIGN. Difficile de faire la part des choses entre la fiction et le monde réel !
Trois établissements scolaires aveyronnais participaient à l’exercice à hauteur de 160 élèves venus des lycées d’Aubin, de Saint-Affrique et de Rodez (une centaine de jeunes du lycée Foch avec leur proviseur qui a lui-même souhaité être acteur). Sans oublier une vingtaine d’«étudiants acteurs» de deuxième année à l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI).
Dès l’après-midi de ce même jeudi, un premier retour d’expérience a eu lieu, avant de pouvoir revenir plus avant sur tous les aspects de cet exercice. Mais attention : seul le Procureur est habilité à donner un bilan précis quant au nombre de victimes. Il faudra donc attendre encore un peu…
Daniel ESCOULEN
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