La race Aubrac, autrefois en déclin, retrouve aujourd'hui son éclat, soutenue par l'engagement des éleveurs et le soutien des institutions agricoles. Son parcours tumultueux reflète l'évolution de l'agriculture française.
Défis et résilience
Les premières mentions de la race Aubrac remontent au Moyen Âge, où elle était déjà appréciée pour sa robustesse et sa capacité à valoriser les pâturages les plus maigres. Pourtant, quelques siècles plus tard, la race aurait bien pu disparaître. Le XXe siècle apporte son lot de défis : les guerres mondiales, l'évolution des pratiques agricoles et l'exode rural mettent à mal l'élevage traditionnel. De nombreux burons sont abandonnés, l’activité laitière devient de moins en moins rentable, entraînant un déclin progressif des effectifs. «L'aubrac était en voie de disparition. Elle n'avait plus accès au Salon de l'agriculture, les concours locaux étaient abolis» confiait dans Terres d'Aubrac André Valadier, fondateur de la Coopérative Jeune Montagne. Dans les années 70, la race ne comptait plus que quelque 50.000 têtes.
Le renouveau de la race
Dans les années 1980-90, face à la crainte de voir la race disparaître, éleveurs et institutions agricoles prennent le taureau par les cornes. L'Union des éleveurs Aubrac (UNA), fondée en 1979, joue alors un rôle prépondérant dans la promotion et la valorisation de la race, mettant en lumière ses qualités intrinsèques et son importance pour le patrimoine agricole français.
En 1996, une association d'éleveurs est créée en vue de l'obtention d'un label de qualité : ce sera le label rouge Bœuf Fermier Aubrac (BFA), obtenu en 1999, qui marque un tournant dans l'histoire de la race. Cette reconnaissance officielle confère à la viande Aubrac une garantie d'authenticité et de qualité, renforçant son attractivité auprès des consommateurs et ouvrant de nouvelles opportunités de commercialisation pour les éleveurs.
Parallèlement, les programmes de sélection génétique mis en place par l'Institut de l'élevage et l'Organisme de Sélection en Races Aubrac (OS Aubrac) visent à préserver et à améliorer les caractéristiques de la race, assurant sa pérennité dans un contexte agricole en évolution constante.
De nouvelles lettres de noblesse
De nouveau solidement installée dans son berceau d’origine (Aveyron, Cantal, Lozère), la race gagne du terrain partout en France, franchissant le cap des 200.000 vaches en 2017. L'année suivante, la race Aubrac est mise sous les feux des projecteurs au Salon International de l'Agriculture. “Haute”, une Aubrac de 6 ans élevée par Thibaut Dijols a été choisie comme l'égérie du salon.
Aujourd'hui, la race Aubrac a retrouvé une place de choix dans le paysage agricole français. Forte d’un effectif de 253.000 vaches et de 5.000 élevages en France, l’Aubrac est une race qui continue de séduire.
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