Leurs tracteurs défileront bien sur les routes. Dénonçant des revenus trop bas, l’insuffisance de la loi EGAlim et «le dogme» du libre-échange, la Confédération paysanne annonce rejoindre le mouvement national.
«Le mal-être est le même»
En dépit des divergences qui opposent le syndicat à la FNSEA, la Confédération paysanne affirme son soutien à la mobilisation : «Le mal-être est le même» confie Christian Roqueirol avant de poursuivre : «La colère montait, ce n’était qu’une question de temps. La mobilisation est partie de la base, avec des agriculteurs et des agricultrices qui ont soulevé les bonnes questions. Il ne faut pas s’arrêter au clivage syndical. Nous comptons aller à la rencontre des agriculteurs mobilisés. Les revendications qu’ils portent sont bien plus larges que les syndicats.»
Une crise profonde de la rémunération
Au centre de ces préoccupations : la rémunération du travail paysan. Sacha Vue, co-porte-parole de la Confédération paysanne de l’Aveyron explique : «Il faut une loi forte qui protège nos éleveurs. La loi EGAlim n’a pas mis fin à ce rapport de force déséquilibré entre les paysans et les industriels. Il faut que le Gouvernement encadre ces géants de l’agroalimentaire.» Le syndicat agricole demande ainsi l’instauration de prix plancher pour les produits agricoles.
Un moratoire sur les accords de libre-échange
Cette rémunération, loin des attentes des agriculteurs — comme l’illustre le désaccord opposant les producteurs de lait et Lactalis — est également tirée à la baisse par l’importation. Sacha Vue confie : «Je suis éleveur ovin viande, sincèrement, je m’inquiète de l’arrivée prochaine des agneaux de Nouvelle-Zélande, à des prix cassés, qui vont faire dégringoler nos prix.» Pour cette raison, la confédération paysanne demande en plus de l’arrêt définitif des négociations de l’accord de libre-échange UE-Mercosur, un moratoire sur tous les autres accords commerciaux en négociation et en réexamen.
Quant aux normes environnementales jugées — par certains — trop lourdes et contraignantes, la délégation aveyronnaise souligne : «Il faut des normes. Elles sont nécessaires pour l’environnement, mais elles ne pourront être acceptées que si nous avons les moyens de les mettre en place. Encore une fois, derrière se pose la question d’une juste rémunération.» Face à ce constat, le syndicat dénonce «les tentatives de récupération politique du Rassemblement National, dont les élus ont voté l'accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande».
La Confédération paysanne a annoncé travailler sur de futures actions dans les prochains jours.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.