Grand âge
Ce 4 décembre, un collectif composé d'EHPAD (Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) et EHPA (Établissements d'hébergement pour personnes âgées non médicalisés), des services d'aide à domicile, des ordres professionnels des médecins, des infirmiers et des kinésithérapeutes de l'Aveyron ont remis aux autorités du département un rapport. Le Collectif des professionnels au service des personnes âgées de l'Aveyron a dépeint «une situation gravissime».
66% des EHPAD déficitaires
Entre l'inflation et les promesses non tenues du Ségur de la santé, les différentes structures connaissent une crise «qui pourrait mettre en péril leur fonctionnement et leur survie». Au niveau national, en 2022, 66% des EHPAD étaient déficitaires. En cause : des revalorisations salariales insuffisamment financées par l'État, un recours à l'intérim exponentiel — qui revient, presque, au double du coût d'un contrat de travail salarié — une inflation «hors-norme» (dépassant 15%), et des recettes insuffisantes. Des difficultés qui risquent de se répercuter sur la vie des résidents : «Alors qu'il devrait y avoir 8 personnels pour 10 résidents, nous en avons 6. Le personnel court.»
18 propositions adressées au Département et aux services de l'État
Pour le collectif, pas question de baisser les bras face à la situation. 18 propositions ont été remises au Département et aux services de l'État. Parmi elles : le renforcement des mesures d'urgence à destination des structures les plus en difficulté, une réforme de la tarification, des financements publics revus à la hausse et 11 propositions pour valoriser les métiers du grand âge.
Les ressources humaines «le nerf de la guerre»
Aurélie Gabrillargues, directrice de la résidence Jean XXI à Rodez explique : «Les ressources humaines sont le nerf de la guerre. Les métiers du grand âge n'attirent plus. Le CDI n'est plus le Saint Graal. Aujourd'hui, les contrats courts et le fait d'avoir la main sur son emploi du temps sont préférés, d'où l'essor de l'intérim. Nous faisons face à une grande crise de vocation.»
Le collectif propose — par exemple — de revoir le processus de sélection aux instituts de formation en soins infirmiers, une mutualisation des emplois via la création d'un dispositif d'échanges et la mise en place de services de gardes d'enfants.
Les conclusions du rapport remises, le collectif espère avoir prochainement les retours du Département.
A.C
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.