C’est un voyage que Lionel Duroy nous propose. Un voyage dans le temps et dans l’espace. Une quête identitaire, entre France, Roumanie et Ukraine envers et contre tout.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, un travail de mémoire et de contrition, de savoir et de transmission, a eu lieu concernant les horreurs commises sur le front et dans les camps de concentration. Les Allemands ont fait ce travail, pour les autres, toutes les victimes et pour eux-mêmes, ainsi que les générations à venir. Peut-être qu’il a été bien pratique pour certains pays de voir faire ce travail par l’Allemagne. «C’est pas notre faute, c’est eux, les Allemands».
Adèle Codreanu est une journaliste française, ambitieuse, indépendante, qui ne sait rien de la Roumanie dont ses parents se sont enfuis voilà quarante ans. Elle ne veut pas entendre parler de ce pays qui a eu des liens avec le nazisme d'Hitler, le communisme de Staline et a été dirigé par Ceausescou. Et qui en plus «sent le choux».
Envoyée par son journal, elle va aller de surprises en découvertes et dérouler le fil d’une histoire sordide où l’extermination des juifs n’à jamais été assumée.
Adèle va aussi découvrir l’histoire familiale et sa part d’identité roumaine.
Avec Lionel Duroy, l’histoire avance, celle minuscule et celle majuscule. Pas de longues descriptions. Il ne s’épanche pas pendant des pages pour nous dire où nous devons être émus. Il nous livre les faits et l’intelligence du lecteur les transforme en émotions.
Un livre très fort qui donne envie d’en lire d’autres, de comprendre, d’aller voir aussi.
Pour les curieux qui aiment se laisser emporter par un auteur, ceux qui veulent qu’une histoire avance, qui ont besoin de matière, de se nourrir.
Lionel Duroy, “Mes pas dans leurs ombres”, Allary éditions, 247 pages, septembre 2023, 20 €.
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