C’est au début des années 30 que la Boldoflorine, inventée par le Docteur Fouché et également déclinée sous les marques Calmiflorine pour le sommeil ou Saliflorine contre les rhumatismes, fit son apparition dans les buffets de nos arrière-grands-mères.
Elaborée à base de boldo, plante cultivée au Chili dont l’écrivain Pablo Neruda fit l’éloge dans “J’avoue que j’ai vécu”, cette tisane était également composée de bourdaine, de séné et de romarin. Réputée pour ses vertus diurétiques, hépato-toniques et sédatives, elle devait également son succès commercial au célèbre slogan : «La Boldoflorine, la bonne tisane pour le foie» diffusée sur les ondes radio et, jusqu’au milieu des années 70, à la télévision. Un slogan qu’il faut attribuer au poète surréaliste Robert Desnos et dont l’enregistrement fut confié à Charles Trénet.
Autre image indissociable de ce produit, cette infirmière déguisée en belle plante, qui propose une tasse de tisane sur une affiche portant cette indication : «Combat la constipation, rafraîchit l’intestin».
Conditionnée sous forme d’infusettes à partir des années 50, la marque Boldoflorine sera revendue en 1996 à une filiale du groupe Sandoz.
Il nous reste donc, pour nous souvenir de cette infusion servie sur le guéridon du petit salon cosy ou dans la vacuité de quelques solitudes hivernales, ce refrain que vous devez être déjà en train de fredonner. Refrain repris à sa façon par Jean Ferrat dans la chanson intitulée la Boldochevique : «La Boldochevique, la Boldochevique la bonne tisane du bourgeois».
Il paraît que certains, à l’époque, n’ont pas bien digéré le couplet.
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