Souvenons-nous aujourd’hui du temps où une certaine jeunesse parcourait nos campagnes à la recherche d’un petit boulot, d’un coin d’herbe pour planter son tipi ou d’une ferme abandonnée pour y élever quelques brebis. Les pastoureaux en question n’étaient pas perçus par nos campagnols comme le sont les zadistes et autres non-conformistes du moment.
Un agriculteur en retraite me confiait recemment : «Finlalement les “zippis” de l’époque étaient assez sympathiques. On les voyait arriver, avec leurs cheveux longs, avant les vendanges ou les abricots. Les filles étaient jolies, ils fumaient du “hachi” et n’avaient pas de chiens. Ils ne finissaient pas tous la saison, mais on en garde un bon souvenir.»
Le terme Hippie proviendrait de l’acronyme “HIP” qui évoquerait le “Haight Ashbury Independant Property”, quartier de San Francisco où se serait établi le dit mouvement dans les années 60 alors que Kerouac venait de publier “Sur la route” et que Dylan s’apprêtait à chanter “Blowing in the wind”.
De cette époque subsiste quelques “quatrelles” recouvertes de fleurs rondes et multicolores, un poncho suspendu près de la cheminée, une guitare, une maison bleue, “Le Temps de vivre” de Moustaki, “La ligne Holworth” de Graeme Allwright. Quelques sexagénaires qui ont fini par reprendre le cabinet du grand-père ou l’étude de papa, un joint oublié sur la pierre d’un “casot” ou celle d’un buron. Et le sentiment d’avoir côtoyé l’insouciance.
Quelque part, dans un coin de France, où on ne l’attendait pas.
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