Le rôle était certainement taillé sur mesure pour cette grande gueule du cinéma français qui, de “French connexion” face à Hackman aux “Galettes de Pont-Aven” face à Marielle, méritait bien qu’un réalisateur, et non des moindres puisqu’il s’agissait de Christian Jaque, lui confie la barre du Marie-Aude.
Le cargo en question transporte des marchandises sur toutes les mers du monde où, bien évidemment, des ports Bretons à Cayenne en passant par la Sicile et le Saint-Laurent, l’équipage sera confronté à bon nombre de vicissitudes qui font le quotidien des bourlingueurs du globe.
Jo Gaillard donc, fils et petit-fils de marins établi à Marseille où, avec sa sœur et deux cousins, sont propriétaires d’un navire marchand. Précisons qu’à l’origine c’est à l’auteur belge Jean-Paul Duvivier que nous devons l’histoire de ce héros. Lequel, pour cette occurrence épistolaire, n’est pas le capitaine du Marie-Aude mais du cargo “Andromaque”. Une série télévisée diffusée en 1974 où l’on remarque notamment la prestation de Patrick Préjean surnommé Le Coq qui tenait le rôle du cuistot. Et ce générique de fin dans l’épisode intitulé “La peur” où Fresson déchire une lettre qu’il s’apprêtait à poster quelque part dans un port d’Amérique du sud.
Sans oublier cette partition oppressante que l’on doit à Gérard Calvi avec Jo Gaillard, cheveux en bataille, teint buriné, pantalons blancs pattes d’ef’ qui regarde ce ciel où Fresson, un 20 octobre 2002, finira par échouer. Et ces images sépia qui, dans les embruns, défilent sous nos yeux.
Quelque part à la proue des années.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.