«Je voudrais que tu t’appelles Marie. Et que tu sois pleine de grâce. Mais tu t’appelles France. Et tu es défigurée».
Nous sommes en 1973, Dutronc fredonne ce couplet inspiré par la dégradation de notre environnement, mais aussi par une émission de Michel Péricard et Louis Bériot également intitulée “La France défigurée”. Emission qui succède à “Chef-d’œuvre en péril” où il s’agit moins de vieilles pierres que du cadre de vie.
Avec une connotation écologique qui dénonce, parfois dans un silence que nous pourrions qualifier d’assourdissant, l’urbanisation galopante. Ici, la caméra s’attarde sur des tôles ondulées, sur des casses de voitures, sur la démolition de quartiers anciens. L’architecture moderne est montrée du doigt, on assiste à l’édification de la Tour Montparnasse, à celle de châteaux d’eau en rase campagne, à la prolifération des panneaux publicitaires et à la banalisation des premières friches industrielles.
Qualifiée par certains de subversive, cette émission ne devait durer qu’un été. Elle sera pourtant diffusée de 1971 à 1977.
Pour les nostalgiques du genre, je conseille cet extrait datant de 1972 filmé entre Bretagne et Vendée. On y voit une femme, une main posée en visière face au soleil, qui explique pourquoi elle a construit sa maison sans permis. Autre moment d’anthologie, à Cabourg, avec un maire qui ne supporte pas la venue des journalistes. Et l’envers des caméras en quelque sorte, puisque celui-ci, également directeur de l’Olympia, s’appelle Bruno Coquatrix.
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