Evoquons aujourd’hui cet étrange dessin animé dont vous avez peut être oublié le nom. Rassurez-vous, j’ai été moi-même confronté à cette amnésie télévisuelle.
Il s’agit donc de La Linéa, personnage imaginé par le dessinateur italien Osvaldo Cavandoli à l’origine d’une série diffusé en France dans le cadre de l’émission L’île aux enfants à partir de 1977. Série qui met en scène un individu spontanément issu d’un trait de crayon. Lequel évolue sur l’écran blanc via une ligne horizontale que seul le dessinateur peut interrompre.
Héros insolite et solitaire, lorsque La Linea doit affronter quelques difficultés, il fait appel à son créateur qui intervient aussitôt. Le personnage au gros nez le remercie alors en sautant de joie et en s’adressant à lui dans un langage nasillard très particulier, pour ne pas dire incompréhensible.
À plusieurs reprises, au cours des 90 épisodes qui lui sont dédiés, celui que l’on peut également appeler Balou, évite de justesse la chute dans le vide, car la ligne subitement s’arrête à ses pieds. La Linea râle et la main du dessinateur revient alors avec ce crayon qui invente des formes et des obstacles sortis du néant pour accompagner le personnage protéiforme, bagarreur et braillard dans son quotidien.
Plus qu’un dessin animé, la Linéa demeure, pour beaucoup d’entre nous, cette énigme un peu surréaliste qui attirait notre attention au hasard d’une seule ligne. Ligne de fuite dirons certains. Ligne de vie, peut être, quand le dessin devient dessein.
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