1972. Je viens d’avoir neuf ans. 42 printemps plus loin, je me souviens assez précisément de trois choses. Pour mon anniversaire j’avais reçu en cadeau une BD d’Astérix intitulée Le devin. Ce jour-là, sous la treille de notre voisine Anna, je me faisais piquer par une guêpe. Et, le soir même, nous regardions Le 16 à Kerbriant. Ah, j’allais oublier, sur une autre chaîne l’ami Pierre Bosc présentait les actualités régionales.
Le 16 à Kerbriant donc, feuilleton de 30 minutes diffusé à 19 heures sur la première chaîne de l’ORTF. L’action se déroule en Bretagne, en 1944, peu avant le débarquement des Alliés. Blanche Lacassagne, interprétée par Tsilla Chelton, qui deviendra 18 ans plus tard l’inoubliable Tatie Danielle, et sa belle-fille Anne quittent Paris pour leur ferme bretonne sise dans le village de Kerbriant. Hasard ou prémonition, à leur arrivée les deux femmes découvrent que leur ligne téléphonique est connectée sur celle de la Kommandantur. Une aubaine pour la Résistance qui se met à espionner les conversations de l’ennemi.
Précisons, à ce titre, que toute similitude entre les propos tenus dans cette chronique et l’actualité du moment doit, bien sûr, être considérée comme purement fortuite. Mais revenons à Kerbriant où l’officier de la Wermarcht Franz Madelin, interprété par Louis Velle, tombe amoureux de la belle fille.
Et terminons avec cette image quand, après guerre, le beau capitaine revient sur les lieux. Il conduisait une Volkswagen coccinelle. Il faisait soleil. Et le monde, bien entendu, était déjà passé à autre chose.
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