Ayons aujourd’hui une pensée pour les passionnés de pétrolettes et les nostalgiques de quelques engins assortis à l’aube des ecclésiastiques, pilotés, en d’autres temps, aussi bien par Bardot en cuissardes que par Cruchot dans les “Gendarmes”, l’infirmière Janique Aimée ou Tati pendant ses célèbres vacances.
Pour s’avitailler en carburant, lorsque l’on possédait un VéloSolex, il fallait passer à la pompe du village ou bien se procurer un bidon de Solexine commercialisé, dès 1946, par la firme British Petroleum. Il s’agissait d’un mélange d’essence et d’huile Energol dosé à 6%.
Né de l’imagination d’un certain Marcel Menesson en 1940, le Solex fut vendu, à son apogée, en 1966, à 380.000 exemplaires pour 420 nouveaux francs. Quant à la Solexine, elle coûtait, selon le slogan usité en 1960 : «Un sou tous les kilomètres». Autrement dit cinq centimes de francs soit, pour faire rond, moins d’un centime d’euro.
Si mes souvenirs sont encore valables, la Solexine était livrée chez les garagistes, dans des casiers en bois, conditionnée dans des bidons en fer blanc de 2 litres vert et jaune consignés. Son utilisation évitait, paraît t-il, de décalaminer les moteurs tous les 4.000 kilomètres.
Reste la chanson d’Hubert Félix intitulée “Solexine et Ganja”. Et ce magnifique “H” Citroën que nous croisons parfois sur les routes du Midi. Alors bien sûr, comment à ce moment-là ne pas se souvenir de la petite station-service ou du garage familial qui était encore installé à l’entrée du village.
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