Voici quelques mots sur ce flotteur qui nous sert à dériver par temps clair sur le friselis des vagues. La bouée donc qui, soit dit en passant, peut également qualifier l’embonpoint de nos flancs et conférer à nos personnes quelque élégance de compétition.
Avec une masse inférieure à celle de son volume équivalent en eau et selon le principe développé par ce brave Archimède, l’objet en question, vous en conviendrez, nous oblige, pour garantir la sécurité maritime de nos bambins, à quelques redoutables époumonages sous le soleil.
Il faut dire que ces baudruches multicolores pour beaucoup fabriquées en Chine, où le Grand Timonier les adopta en 1956 dans les eaux boueuses du fleuve Yangze, sont légions sur les devantures de notre littoral où elles sont déclinées par tailles entre la pelle et le râteau, entre la carte postale et le maillot.
Ceci étant dit, et pour rester fidèle à cette portion consubstantielle de nostalgie qui caractérise ce billet, je me dois pourtant d’évoquer la bouée de notre enfance. Il s’agissait bien entendu d’une chambre à air de tracteur à laquelle nous nous arrimions entre deux gerbes de roseaux dans l’eau trouble de nos rivières estivales.
Nous pouvions d’ailleurs aisément flotter à plusieurs sur le dit pneumatique offert par le garagiste du village ou par cet oncle paysan qui fournissait même le compresseur.
C’était au temps des baignades champêtres, quand nous n’avions pas peur de croiser quelques luisants ragondins ou sinueuses couleuvres, pas peur d’attraper des boutons, pas peur du soleil, de l’air que l’on respire, de l’eau qui rafraîchit.
Allez, pour faire court, pas peur d’avoir peur.
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