“Paysans sensibles” : communiqué
Sous prétexte qu'il faut conserver le couvert végétal, environ 330 agriculteurs lozériens ont découvert, lors de leurs déclarations PAC 2023, que certaines de leurs prairies étaient classées “sensibles”. Ces agriculteurs lozériens n'ont plus le droit de labourer et de ressemer leurs parcelles. Tout comme le stockage du fumier va être règlementé, les aménagements fonciers interdits (dérochages...), comme nous le faisons depuis plusieurs générations.
Le dogme écologique que nous subissons tout au long de l'année avec la stigmatisation de notre profession et un empilement de normes coercitives a atteint ses limites. Cette décision, engendre des coûts supplémentaires, génère une perte de productivité et une diminution des soutiens, pour une perte globale qui avoisine 5 millions d'euros par an (perte autonomie fourragère, frais de mécanisation...). Des montants conséquents qui ne seront pas réinjectés dans l'économie locale. Cette décision suscite, de surcroit, de la colère et énormément d'inquiétude quant à la transmission des exploitations, avec des jeunes qui se découragent, ici en Lozère mais aussi en Aveyron, dans le Cantal et sur l'ensemble du territoire, où les contraintes environnementales sont en train de devenir virales.
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Quel autre secteur d'activité accepterait une telle ingérence dans ses métiers, dans son quotidien, dans sa façon de travailler ? 27.000 hectares sont concernés uniquement en Lozère par le classement inacceptable en “Prairies sensibles”. Ces dites prairies sensibles ne sont classées que dans le zonage Natura 2000. Ici, les agriculteurs ne “soulèvent” pas la terre, ils la travaillent. Ici, on ne “déconstruit”, pas, on “construit” un avenir, on cultive un territoire, on transfère un savoir-faire. Ici on ne revendique pas un “droit à la paresse”, on demande simplement à pouvoir travailler.
Nous en appelons aux élus afin que ce classement soit abrogé sans délai. Ou bien, d'ici quelque temps, abandonné par les paysans, nos paysages lozériens ne seront le reflet que d'un territoire sacrifié.
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