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France. Du Macron pur jus

Actualité.

France

Il est comme cela, Emmanuel Macron. À la fois réservé et expansif, imprévisible et dépassé par les événements, en retrait du jeu politique et très interventionniste. Après avoir fait attendre tous les ministres — en place, futurs ou supposés — une semaine après le 14 juillet, il les a abreuvés, lors du premier conseil du 21, d’une allocution de 25 minutes, sans aucune annonce mais autant destinée aux Français qu’à eux. Et comme si cela ne suffisait pas, il aura répondu aux questions de TF1 et de France 2 en direct de Nouméa le 24 juillet. On notera d’ailleurs la bizarrerie qui l’a conduit un jour à s’exprimer à 11 h 15 et, trois journées après à 13 heures : quels conseillers en communication ont bien pu avaliser ces deux prises de parole à un horaire aussi éloigné de celui des vacanciers ?

Quant au remaniement, manifestement minimisé par le chef de l’État, alors qu’Élisabeth Borne plaidait pour davantage de renouvellement, il n’apparaît pas comme celui du deuxième souffle. Il marquerait plutôt un renforcement du macronisme, même si a disparu, pour plaire à une certaine gauche, Marlène Schiappa, qu’on reverra sans doute d’ici 2027. S’il n’y a pas de personnalité nouvelle, cela signifie, une fois de plus, que le chef de l’État considère ses ministres et secrétaires d’État plutôt comme des directeurs généraux d’administration centrale, bref des hommes sachant se taire non seulement quand il parle, mais aussi quand il ne parle pas. À cet égard, il semble significatif que le successeur de Gabriel Attal au Budget, Thomas Cazenave, soit l’ancien directeur adjoint de cabinet d’Emmanuel Macron à Bercy.

Cela renforce son rôle jupitérien : avec lui, non seulement les ministres mais aussi les Français s’éloignent de la politique. Il n’est que de lire ou entendre les commentaires pour percevoir cette rupture, malgré le flot de mots positifs mais creux distillés par le président. On a également noté l’extraordinaire désinvolture avec laquelle certains ministres ont annoncé leur sort, avant même que ne s’exprime l’Élysée. Il est vrai que le président lui-même avait choisi de simples communiqués pour annoncer les changements au lieu des traditionnelles déclarations sur le perron de la présidence de la République.

En tout cas, on ne peut oublier que le gouvernement ne dispose toujours pas d’une majorité suffisante à l’Assemblée nationale. On va donc continuer à faire du coup par coup, les Républicains n’étant susceptibles d’aucun ralliement complet. On en sera ainsi réduit non seulement à scruter les décisions de Gabriel Attal à la rentrée scolaire mais, surtout, à déterminer si son comportement se démarque de celui de Pap Ndiaye ; certes, celui-ci a déplu à tout le monde, mais, faut-il le souligner, il était présenté comme épousant la pensée présidentielle sur la diversité, la nécessité de mettre à l’école les tout-petits et autres priorités issues de Mai 68.

Jean-Gabriel DELACOUR

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