Découvrez Bulletin d’Espalion en illimité Découvrir les offres

Pêche et environnement. Du bon usage des cannes à fil intérieur : l’entretien

Pêche. La suite des conseils de Jack Tarragnat sur le bon usage des cannes à fil intérieur. Cette semaine, l'entretien.

Pêche et environnement. Du bon usage des cannes à fil intérieur : l’entretien
Un étui qui couvre le moulinet préserve le nylon des rayons UV.

Pêche et environnement

Une canne à fil intérieur montée dans les règles de l’art est chère, travail de précision oblige. Elle nécessite quelques soins et précautions pour rester performante.

 

Il ne faut pas la laisser en plein soleil, par exemple derrière la vitre d’une voiture, au risque de voir à terme une ou plusieurs entretoises se désolidariser du blank et «ballotter» à l’intérieur d’un élément.

Pour la même raison, autant que faire se peut, il faut éviter les chocs contre un obs-tacle, cette recommandation est valable pour tous les modèles de cannes.

En cours de pêche il faut également bien contrôler ses gestes afin d’éviter que le scion ne trempe dans l’eau, sinon le fil adhérera aux parois intérieures et coulissera mal, sauf à utiliser une plombée lourde qui rendra la pêche inopérante.

 

Le scion ou la canne trempe dans l’eau

Cela peut arriver lors d’une mauvaise manœuvre ou d’une chute en cours de pêche.

Dans ce cas, il faut démancher le scion et souffler fort à sa base en dirigeant la pointe vers le bas pour évacuer le maximum d’eau qui s’est infiltrée. Ensuite, on peut le secouer en fouettant à plusieurs reprises, tout en faisant attention à l’environnement immédiat de manière à ne pas heurter un obstacle, branche ou autre.

Dans un second temps, on remmanche l’élément et on effectue de longues dérives en laissant partir une grande longueur de nylon au courant, en tenant la canne haute, positionnée à 60° environ, afin d’éviter que la bannière déployée ne trempe dans l’eau, puis on rembobine en essuyant le fil à l’entrée du moulinet. En ressortant de la canne, le nylon va entraîner une part de l’humidité à l’extérieur où il va sécher rapidement. On répète cette opération à 3 ou 4 reprises en laissant la bannière à l’air quelques secondes entre chacune pour que le fil s’assèche le plus possible.

Si votre canne a été bien montée à l’origine, tout devrait fonctionner à nouveau normalement et le nylon aura retrouvé une bonne glisse dans les minutes qui suivent.

Une fois arrivé à la maison, via un tuyau souple de diamètre adapté, branchez une pompe à air d’aquarium à la base de l’élément et laissez souffler durant une heure, tête en bas, ce qui va totalement assécher l’intérieur de la canne.

Des saletés se sont formées sur le nylon

Lors des séances de pêche, sans que l’on s’en aperçoive, des filaments de toile d’araignée, de bourre de peuplier ou autres salissures peuvent s’agglutiner sur le corps de ligne et former des macro-boulettes que l’on ressent lors des lancers et qui pénalisent la glisse du fil et de fait, la précision et la distance de pêche.

Durant la partie de pêche, sortez 4 ou 5 mètres de fil détendu au bout de la canne et faites coulisser le nylon sur cette longueur en le pinçant légèrement entre le pouce et l’index pour amener ces saletés au plus bas sur la ligne, soit, jusqu’au repère «rigoletto», afin qu’en action de pêche, elles ne puissent plus rentrer à l’intérieur de la canne.

Une fois arrivé à la maison, défaites le montage en ôtant bas de ligne et repère, puis, sortez une bonne longueur de nylon, détendue en larges spires étalées. Ensuite, comme précédemment, passez les doigts le long du fil pour faire glisser et évacuer totalement les boulettes par son extrémité.

Après plusieurs sorties, on peut en profiter pour nettoyer totalement les dix premiers mètres du corps de ligne avec une petite éponge légèrement savonneuse et rincer ensuite ; la glisse n’en sera que meilleure.

Vrillage ou coques

A la longue, d’autant plus par temps humide, les contraintes répétées exercées sur le nylon du corps de ligne font que celui-ci va finir par présenter quelques spires ou vrilles en forme de «queue de cochon». Si ces coques sont trop importantes, il ne faut pas hésiter à supprimer cette partie de nylon dont les spires parasites auraient bien du mal à défiler correctement dans les entretoises. En effet, ces spires freinent les lancers ce qui nuit à la distance et à la précision en annihilant toute performance.

Si le premier réflexe est de supprimer la longueur de fil vrillée, il y a toutefois, un moyen simple de résoudre ce problème, s’il n’est pas trop accentué.

Si vous disposez d’un espace intérieur ou extérieur assez vaste, positionnez la canne sur un porte-canne fixe, sortez la section de fil légèrement vrillée, soit une dizaine de mètres, et tendez-la assez fort entre deux points fixes durant deux heures, ou mieux une nuit. Cette opération permet de résorber les petites coques qui auraient pu se former en cours de pêche et à redonner au fil une forme rectiligne, du moins pour un temps.

 

Le reproche que l’on peut adresser à ce type de canne par rapport à une canne à toc à anneaux extérieurs, c’est qu’elle a inévitablement une pointe de scion de plus gros diamètre, car inévitablement assujettie au diamètre de la plus petite entretoise placée en tête de scion, laquelle mesure 1,8 mm.

Ce plus gros diamètre de pointe la rend moins souple qu’une canne à toc à anneaux dont le scion mesure autour de 1 mm de diamètre, voire moins.

Toutefois, en petit cours d’eau encombré, cette relative raideur n’est pas un handicap, bien au contraire, elle va permettre de maîtriser plus rapidement un joli poisson qu’une canne anglaise très souple, laquelle sera plus adaptée aux grandes rivières où l’on dispose de plus d’espace pour manœuvrer une grosse prise.

 

Cette opération peut paraître évidente et simple, mais, j’ai très souvent observé que de nombreux pêcheurs pliaient leur canne d’une mauvaise manière, au risque de fragiliser ou même de briser un élément, car le carbone est relativement fragile.

La plupart des cannes à toc sont en trois brins qui sont, en partant de la base : le talon, l’inter et le scion.

En fin de session, pour plier correctement une canne, il faut toujours saisir les éléments à séparer en les tenant au plus près des emmanchements afin de ne pas exercer de torsion sur le carbone, au risque de fragiliser voire de fendre un élément.

On commence par démancher les deux éléments du bas, talon et inter, sans les séparer totalement, mais juste pour qu’ils tiennent à peine l’un dans l’autre, puis on pose le pommeau de la canne à terre et on démanche le scion de l’inter. On replie ensuite tête-bêche le scion contre l’inter. Puis, en tenant ces deux éléments ensembles par leur milieu, sans avoir à forcer, on parachève de déboîter l’inter du talon que l’on replie de la même façon en alignant bien les trois brins.

En pratiquant ainsi, on n’exerce aucune pression ni torsion ; c’est beaucoup plus facile à faire qu’à expliquer.

Si la canne est en quatre éléments, la façon de procéder est identique.

Enfin, un fourreau semi-rigide est bien utile pour protéger la canne durant le transport, et un étui pour couvrir le moulinet préservera le nylon des rayons UV.

Moyennant ces quelques précautions pour votre canne Fi, vous en retirerez tous les avantages et elle restera performante très longtemps.

Jack Tarragnat

Galerie photos

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

Abonnez vous au Bulletin Espalion
Inscrivez vous à la newsletter
La météo locale
Pêche et environnement. Du bon usage des cannes à fil intérieur : l’entretien