Fredon Occitanie
Bonne nouvelle pour les prairies de l’Aubrac, le niveau de population des campagnols terrestres et de taupes est en baisse. Après deux années de prolifération intense, les colonies ont décliné. Mais pas seulement pour l’Aveyron ou la Lozère. «On a observé cette régression à l’échelle nationale», précise Barbara Joncour, chargée de mission auprès de la Fédération régionale de lutte et de défense contre les organismes nuisibles (FREDON) Occitanie. Pourquoi une telle chute ? La question reste sans réponse. «Il y a une multitude de facteurs qui peuvent expliquer ce recul et on pense que c’est un peu le mélange de tout qui a conduit au déclin», justifie la chargée de mission. Parmi les explications on trouve : un changement dans la structure des populations, une compétition très forte sur le territoire, une baisse de la quantité et de la qualité de la nourriture, des maladies, les prédateurs… Quelles que soient les causes, c’est un soulagement pour les éleveurs. «L’année dernière, entre les campagnols et la sécheresse, certains avaient perdu jusqu’à 85% de la production fourragère. C’était catastrophique», se remémore Johan Bouges, président de la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON) Aveyron.
Lutter dès les premiers signes
Même si les campagnols se font rares en ce début d’année, il ne faut pas arrêter la surveillance et surtout la lutte. «Dès les premiers signes, quand on voit quelques monticules dans son champ, il faut piéger», prévient Barbara. Pour rappel, un couple de rats taupiers peut engendrer jusqu’à 100 descendants en une année. C’est en agissant à basse densité que les colonies pourront être maîtrisée et ainsi éviter une prolifération. «Les campagnols sont en plein déclin, ceux qui restent ne font pas de tumulus. Depuis le 1er janvier 2023, je n’en ai piégé que quatre sur mes 100 hectares contre 500 à la même date l’an passé», témoigne Jean-François Bailleau, un exploitant de Saint-Chély d’Aubrac.
À la recherche d’observateurs
Car, en plus de lutter, les agriculteurs doivent surveiller les prairies. Et pour les aider, la FREDON Occitanie avec le soutien des FDGDON locales a lancé une application mobile de collecte d’information et de surveillance : Arvicola Obs. Cette application — utilisée à l’échelle nationale — place une balise virtuelle tous les kilomètres carrés sur une route. Le bénévole se rend à l’endroit du point GPS, descend de sa voiture et observe les champs alentour et note ses constatations. Cette surveillance est à faire deux fois par an, au printemps et à l’autonome, et dure une heure et demie. Cela permet de collecter des données, de regarder l’évolution des populations et d’identifier les foyers de pullulation. Le participant peut demander à suivre des bornes près de chez lui. Depuis le début de l’année, huit nouveaux observateurs ont rejoint le réseau, mais l’objectif est d’en accueillir plus d’une vingtaine pour surveiller jusqu’à 800 balises. Aujourd’hui, sur l’Aubrac, 285 balises sont observées, notamment sur le secteur d’Argences-en-Aubrac, mais des zones comme Laguiole, le Carladez, Montpeyroux, Saint-Geniez d’Olt, Prades d’Aubrac et Nasbinals sont en manque d’observateurs.
En Aveyron, 120 agriculteurs ont souscrit au contrat de lutte de cinq ans et 33 pour la Lozère. «On veut faire passer comme message qu’on ne laisse pas les gens tout seuls à lutter. On met des outils en place et surtout, on est à vos côtés», précise Barbara Joncour. De son côté, Johan Bouges souligne l’implication des pouvoirs publics et des élus locaux qui se sont tous réunis pour les aider. Il met en avant aussi le dévouement des exploitants. Avec cette application, la FREDON Occitanie souhaite fédérer les agriculteurs et les moyens de lutte. Pour rejoindre cette initiative, il suffit de contacter Barbara Joncour au 06 34 78 54 63 ou par mail à b.joncour@fredon-occitanie.fr
Aline Amodru-Dervillez
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