L'annonce faite hier par la direction de Bosch a mis les élu aveyronnais en colère : en renonçant à son plan de reconversion de l'usine d'Onet-le-Château vers la production de piles à hydrogène, le groupe allemand fragilise encore un peu plus son site aveyronnais, dont l'effectif est passé de presque 2.500 salariés en 2001, dont 300 intérimaires, à un peu plus de 1.000 aujourd'hui. À terme, ce sont encore 500 emplois qui devraient disparaître d'ici 2025.
Jean-Philippe Keroslian, maire d'Onet-le-Château, Christian Teyssèdre, maire de Rodez et président de l'agglomération et Arnaud Viala, président du Conseil départemental, ont publié une tribune sur le sujet, dans laquelle ils expriment leur incompréhension et leur mécontentement :
Hier, le Comité Exécutif du Groupe Bosch a décidé de mettre un terme à son projet de reconvertir l’usine aveyronnaise de Rodez-Onet-le-Château vers une nouvelle activité d’assemblage de piles à combustibles destinées à des moteurs à hydrogène, sans aucune explication et sans en avoir informé le territoire au préalable.
Nous condamnons d’abord avec fermeté ce non-respect des engagements pris, alors même que nous avions émis des réserves quant à la capacité du groupe de réorienter 250 salariés du site sur ces activités, réserves que les dirigeants avaient évacuées avec le plus grand mépris.
Nous rappelons également qu’au-delà de l’engagement stratégique trahi, c’est la convention signée avec l’Etat français qui est totalement rompue. Aux termes de cette convention, à horizon 2028, 250 salariés devaient se voir proposer des fonctions nouvelles autour de la filière hydrogène. Ce sera finalement zéro, alors même que notre nation a soutenu financièrement à hauteur de plusieurs millions d’euros le plan proposé par Bosch.
C’est inacceptable.
A cette heure, aucune alternative n’est sur la table, laissant augurer le pire pour notre usine. C’est d’abord aux salariés et à leurs représentants que nous témoignons tout notre soutien. Nous sommes en train d’expertiser toutes les voies d’action que nous pouvons enclencher pour défendre l’usine et leurs emplois.
Aux dirigeants de Bosch, nous adressons un message de mise en garde : la confiance que vous avez appelée de vos voeux pour que les mutations de votre site industriel soient les mieux comprises possible est rompue. On ne joue pas ainsi avec la parole publique et l’argent des contribuables.
Au Gouvernement français, à M. Bruno Le Maire, nous demandons son intervention au plus haut niveau pour rappeler au Groupe Bosch ses engagements et les moyens que la France a mobilisés pour l’accompagner. Nous demandons qu’une réunion se tienne sous son égide à Bercy dans les meilleurs délais.
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