Rappelez-vous, vous étiez gamin et votre mère arrivait de l’épicerie voisine, les bras chargés de victuailles. Elle avait tout juste le temps de poser le panier sur la table que, déjà, vous cherchiez à repérer la petite boîte de lessive. Si, par bonheur, cette dernière se trouvait parmi les provisions du jour, vous vous empressiez, en implorant la providence, d’ouvrir le mystérieux emballage. Alors vous plongiez la main dans la poudre à laver et vous cherchiez l’objet miracle en essayant de deviner au toucher s’il s’agissait d’un nouveau jouet ou, malchance, d’un énième cocotier en plastique.
C’est en 1958, juste après l’ère des lessiveuses en zinc, alors que seulement 8% des ménages possède une machine à laver, que “Bonus” imagine l’idée de ces cadeaux surprises intégrés aux boîtes de lessives. Sachant que la valeur de ces objets ne devait pas, législation oblige, dépasser 7% du prix du produit.
Le premier de ces jouets était un train de couleur verte. Vinrent ensuite les cordes à sauter, les billes, les dés à coudre, les porte-clefs, les petits baigneurs, les automobiles DS et autres Simca de saison.
Au total, plus de 1.000 gadgets différents figurent au catalogue des cadeaux Bonux. Parmi eux, ce taille-crayon en forme de petite maison verte que vous venez de retrouver dans le tiroir aux mille choses de votre arrière-grand-mère. Petit objet qui ne sent plus la lessive, mais qui évoque tant de matins ensoleillés perdus du côté de l’enfance.
Là où la télévision et les jeux vidéos n’avaient pas encore remplacé Colin Maillard, les osselets, la marelle, les dominos, les billes et ce jeu de piste dans cette cour de ferme où vous faisiez exprès de vous salir. Allez donc savoir pourquoi.
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