Journée nationale de la Résistance
Après avoir rappelé le rôle des Maquis, nombreux dans l’Aveyron, dans la Résistance, Nicole Schira, déléguée départementale du Souvenir Français et vice-présidente de la Maison de la Paix, a passé la parole à Jean-Louis Sénéjean, président du Comité du Souvenir Français d’Estaing-Espalion. Celui-ci, avec le support du livre dont il vient de diriger la réédition complétée, Le Maquis Jean-Pierre, a d’abord expliqué la partie non violente, souvent cachée de la Résistance mais qui fut tellement importante.
Les courriers transmis clandestinement, souvent par des femmes ou de très jeunes filles, les combattants de la Résistance et les Juifs cachés par la population, les ravitaillements. Tous risquaient les dénonciations, les arrestations. Toutes ces activités étaient effectuées au péril de la vie de leurs auteurs qui ne mesuraient pas toujours les risques encourus ni le rôle majeur qu’ils jouaient.
Parmi ceux qui multipliaient sabotages et attentats et qui s’organisèrent en Maquis, le Maquis Jean Pierre était l’un des plus présents sur ces terres du Nord-Aveyron.
Le livre Le Maquis Jean-Pierre raconté par… présente des relations, des articles de presse avec comme fil conducteur les témoignages des survivants de ce Maquis. L’échange fut très animé, les personnes présentes ont parlé des souvenirs que leur avaient transmis leurs parents. La tragédie de La Quille, le 19 juillet 1944, fut longuement évoquée avec l’assassinat de Jean Pélissier, de Jacques Baumann, l’arrestation de Paul Wormser, venu pour soigner les blessés et qui fera partie des fusillés de Sainte-Radegonde, tandis que Francis Rayjal, blessé, parviendra à échapper à l’ennemi. La Maison de la Paix a eu l’honneur d’accueillir Marie Bergougnoux, 93 ans, témoin de la tragédie. Elle a évoqué ses souvenirs de jeune bergère en juillet 1944 au hameau de Neyrolles. Chaque année, cet événement est commémoré devant la stèle de Jean Pélissier avec un public nombreux, des membres des familles des victimes et de nombreux élus locaux. Cette année, ce sera le dimanche 23 juillet. Un autre ouvrage décrivant cette tragédie, Lassouts avant et pendant la Seconde Guerre mondiale est disponible à la médiathèque d'Estaing.
Dans la seconde partie de la causerie, Nicole Schira est revenue sur le périple de certains Aveyronnais de Pigüé en Argentine venus défendre la patrie de leurs ancêtres et qui sont tombés pour elle.
Elle a ensuite parlé des méthodes de recherche utilisées pour permettre aux descendants des soldats morts pour la France de retrouver des renseignements sur leur parcours. Elle a présenté des exemples de fiches de l’Etat Civil militaire rédigées au cours de la guerre 14-18 et relaté les difficultés que l’on rencontre pour la guerre de 39-45, du fait de la clandestinité de la plupart des combats.
L’après-midi a pris fin avec des remerciements à la Maison de la Paix et à sa présidente pour avoir organisé cette rencontre animée et fructueuse.
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