Découvrez Bulletin d’Espalion en illimité Découvrir les offres

Reportage. À Laguiole, les mini-entrepreneurs se préparent à défendre l’Aubrac

Pays de Laguiole. Quinze élèves du collège Saint-Matthieu étaient réunis vendredi 12 mai pour peaufiner la présentation de leurs produits. Ils ont rendez-vous mardi 23 mai au centre des congrès de Carcassonne pour participer au festival des mini-entreprises de la région Occitanie.

Reportage. À Laguiole, les mini-entrepreneurs  se préparent à défendre l’Aubrac

Reportage

Soudain, un cri s’échappe du couloir : «On a du fromage». Amélie bondit et s’époumone tout en longeant les murs orange pour annoncer la bonne nouvelle à ses camarades. «Jeune Montagne accepte de nous donner des plateaux pour notre présentation à Carcassonne, c’est trop cool», s’écrie-t-elle. Quelques minutes auparavant, la jeune fille avait pris son courage à deux mains pour appeler la coopérative. Intimidée, elle avait demandé à Mathurin Chauffour — mentor et membre du Rotaract Nord-Aveyron — des conseils pour passer cet impressionnant coup de fil.

Nostraubrac, une nouvelle entreprise à Laguiole

Cette année, quinze élèves de 4e et de 3e du collège Saint-Matthieu en Aubrac ont fait le choix de se lancer dans l’entrepreneuriat. Encadrés par Madame Gaspard-Rodigues, leur référent et Mathurin Chauffour, le représentant du monde professionnel, les mini-entrepreneurs ont deux heures tous les quinze jours pour développer et commercialiser leurs produits. Cette mini-entreprise s’apparente à une véritable société qui grandit durant une année scolaire. Le but ? Découvrir la création d’une entreprise grâce à l’apprentissage par l’action.

Pour participer à cette expérience, les élèves envoient un CV et une lettre de motivation et sont sélectionnés après un entretien d’embauche. «Je voulais tester, découvrir ce monde. Je ne savais pas vraiment dans quoi je mettais les pieds, mais je ne suis pas du tout déçue», confie Loélia. Au sein de la société, tous ont un rôle spécifique comme responsable financier ou chargé de marketing. En France, ce programme est déployé par l’association “Entreprendre pour apprendre”. Elle dépend elle-même de l’ONG internationale “Junior Achievement” fondée en 1919 par l’américain Horace Moses.

Livre et tote-bag

«J’ai une surprise pour vous», sourit Vãnia Gaspard-Rodigues, «nous les avons reçus ce matin». La professeure de technologie sort d’un carton une dizaine de livres. Les élèves se précipitent pour caresser du bout des doigts deux années de labeur. Écrit en partenariat avec les collégiens de 4e en cours de français, c’est le produit central de leur mini-entreprise. Complétés par un sac, ils devront promouvoir ces éléments lors du festival de Carcassonne à travers deux labels qu’ils ont choisis : local, et communication et marketing.

Répartis en deux groupes de cinq, ils ont réalisé une chanson, une pièce de théâtre et une présentation accompagnée d’un diaporama. «Vous avez cinq minutes d’oral devant le jury et ensuite dix minutes de questions.», prévient Madame Gaspard-Rodigues. Alors que la professeure continue de donner les consignes, des murmures s’élèvent. Une appréhension s’installe. «Mais comment va-t-on faire pour parler devant autant de monde ?», s’inquiète Amélie. «C’est impressionnant, mais je sais que vous allez réussir. Vous avez la chance de participer à une super journée», rassure l’encadrante.

Défendre son territoire

Rapidement, les élèves se répartissent suivant leur label et commencent à travailler dans les trois salles mises à leur disposition. Certains sont en visio avec Madame Aubert, professeure de français, pour les coacher pendant que d’autres écoutent les conseils dispensés par Mathurin pour améliorer leur présentation. «Il faut que vous parliez plus fort. Et pourquoi votre projet est-il local ?», questionne le trésorier du Rotaract. «Heu… Parce qu’on a fait un bouquin sur notre village, nous avons des sponsors locaux…», répond Flavie.

Les rires volent dans la salle. Ces entrepreneurs sont avant tout des collégiens heureux de s’amuser et de s’envoyer des “snaps” sur leur téléphone. De son côté, Vãnia virevolte entre chaque groupe tout en réfléchissant au prix de vente du livre. Les bénéfices récoltés par la mini-entreprise seront en partie reversés à l’association Lous Oyolos. Le reste servira à payer les frais et une partie sera provisionnée pour les prochains mini-entrepreneurs.

Une expérience formatrice

Une sonnerie stridente ponctue les heures. Un souffle frais s’enracine dans la salle de SVT ragaillardie par le carrelage immaculé. Derrière leur smartphone, les collégiens naviguent sur les applications et les réseaux sociaux pour documenter leur travail. Sondages, vidéos, story… Ils filment leurs aventures pour leurs abonnés. C’est la directrice générale, Ambre, qui est aux commandes. «Mon rôle est d’accompagner tous les groupes, de les motiver. C’est super intéressant de voir la progression du projet, de partir d’une idée et ensuite d’arriver à un produit».

Cette expérience séduit les élèves et a conforté Ambre dans son choix d’orientation. Elle souhaite passer un bac commerce au lycée Foch à Rodez. Investis et volontaires, les collégiens prennent sur leur temps libre pour avancer sur l’entreprise. Le point d’orgue de cet après-midi est la répétition de la chanson : «Vous êtes la ville, nous sommes la campagne, qu’il est beau notre territoire…».

16h30 retentit. Une volée de moineaux décolle de la pièce. Tous s’échappent et courent vers le week-end qui leur tend les bras. Ils retrouveront la mini-entreprise d’Espalion qui participe elle aussi au festival des mini-entreprises de la région Occitanie à Carcassonne le 23 mai prochain.

Aline Amodru-Dervillez

Galerie photos

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

Abonnez vous au Bulletin Espalion
Inscrivez vous à la newsletter
La météo locale
Reportage. À Laguiole, les mini-entrepreneurs se préparent à défendre l’Aubrac