Trans Aubrac
Que signifie le mot trail ? C’est l’abréviation de l’anglais “trail running”. L’expression peut se traduire par course de nature ou course de sentier. Les participants ne fréquentent jamais l’asphalte. Ce sport se développe et se codifie dans les années 90. Très vite, il connaît un succès croissant et des parcours mythiques se créent comme la Diagonale des Fous à la Réunion ou la course des Templiers sur le Larzac. Aujourd’hui, le trail est une discipline gérée par la Fédération française d’athlétisme (FFA). C’est la première fois, que les quatre amis vont courir un Ultra Trail en relais. Les 105 kilomètres sont divisés en quatre étapes dont la distance évolue entre 22km et 30 km.
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Pourquoi avez-vous décidé de participer à cette course ?
Clément - C’est la course la plus importante qui se trouve à proximité. Elle est conviviale, l’organisation est super et surtout l’Aubrac, c’est un territoire magique à parcourir. De plus, avec la création de l’association, on voulait se réunir pour courir ensemble. C’est pour ça qu’on a choisi de faire le trail en relais. Maxime et moi avons déjà participé au Capuchadou, le trail de 50km, mais là c’est une nouvelle aventure qui s’ouvre à nous. Une aventure en équipe.
C’est votre premier relais, comment vous êtes-vous répartis les étapes ?
Guillaume - Suivant les qualités et les forces de chacun. Moi, par exemple, je ferai l’étape deux, entre Saint-Côme d’Olt et Laguiole. C’est l’épreuve avec le plus de montées donc ça va forcer sur les cuisses. D’ailleurs, je vais prendre des bâtons pour m’aider. Je vais me partager entre la course et la marche. Maxime connait déjà une partie du trajet ayant participé au Capuchadou donc il fait le départ, car c’est un tronçon qu’il lui est connu. Adrien va courir sur l’Aubrac, il fait l’étape trois. Elle est assez complexe, car le sol est instable avec les mottes de terre dans les estives. Il faut faire attention aux chevilles. Et, Clément fait la dernière étape, entre Aubrac et Saint-Geniez. Il tenait à la faire, car lors du Capuchadou, il avait été blessé et il n’avait pas pu terminer donc là il prend sa revanche.
Justement, quel est le plus difficile pour un coureur : la montée ou la descente ?
Adrien - Ce ne sont pas les mêmes muscles qui sont mobilisés. Souvent en club, on met l’accent sur les montées et pas suffisamment sur les pentes qui sont plus traumatiques pour le corps. Outre le risque de se blesser avec la vitesse, la descente fait que les muscles cassent plus de fibre. La montée est plus difficile pour le cardio, il faut renforcer son corps pour l’affronter. On sait que 100 mètres de dénivelé positif correspond en termes de fatigue à 1km de course, sur du plat en plus. Par exemple, Guillaume sur son épreuve ne va pas faire 30km mais plutôt 40km.
Justement, comment prépare-t-on son corps à parcourir des dizaines ou centaines de kilomètres ?
Adrien - C’est assez personnel. C’est propre à chaque coureur et il y a aussi une différence entre la théorie et la pratique. C’est une préparation longue, sur plusieurs mois, où on court deux à trois fois par semaine. On fait des entraînements longs, courts et fractionnés [alterner des phases rapides et longues]. Idéalement, il faut mettre en place une nutrition, hydratation et temps de sommeil adaptés. Avec la préparation, on apprend à connaître notre corps et savoir de quoi il a besoin. Durant l’épreuve on n’improvise rien, on connaît notre corps, les boissons qu’on doit prendre, les aliments, les vêtements…
Quel est le pire ennemi du traileur durant une course ?
Maxime - Il y en a plusieurs, déjà la météo avec la chaleur, les excès de confiance ou la déshydratation qui est très dangereuse. Il y a le risque de partir trop vite et de ne pas arriver à gérer son rythme. Mon expérience, lors du Capuchadou, c’est qu’avec l’effet de groupe vous vous laissez entraîner et vous partez trop vite. Il y a aussi la déconcentration qui peut causer des blessures, car on ne fait plus attention au terrain. Mais, le plus grand ennemi du coureur c’est son mental. On sait que durant le trail, à un moment on va craquer et se démotiver. L’enjeu derrière est d’arriver à se remobiliser et à repartir. Il faut gérer ses temps faibles et les accepter.
Vos objectifs lors de ce trail ?
Ce n’est pas le chronomètre ou le classement, mais déjà finir le trail, passer un bon moment avec les membres de son équipe et être fier de sa préparation et du chemin parcouru. Et surtout profiter de la course et des moments de plénitudes qu’elle nous offre.
Propos recueillis par Aline Amodru-Dervillez
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