MG4
Pour les plus anciens, MG (Morris Garage) est une marque anglaise qui produisait des automobiles pleines de charme et de distinction et, avec un brin de nostalgie, on se remémore les Midget, MGA, MGB, MGC GT, MG 1300 GT, Metro ou encore MGF, la dernière à l’accent british. Aujourd’hui, MG pourrait fêter son siècle d’existence, mais ce constructeur a connu tellement de vicissitudes et de propriétaires que personne ne peut, ou ne pense, à souhaiter cet anniversaire. Ayant fait partie en 1968 du groupe British Leyland, puis du groupe BMW en 1994, la marque anglaise était revendue en 2000 au consortium Phoenix qui partait en faillite en 2005. Les droits sont alors achetés par le constructeur chinois Nanjing. La production au Royaume-Uni est chaotique et s’arrête définitivement en 2011. Entretemps, le groupe chinois SAIC a racheté Nanjing et MG, et la fabrication devient exclusivement chinoise.
Une belle opportunité financière
Ainsi, la menace chi- noise se précise pour l’industrie automobile européenne, avec cette fois MG comme cheval de Troie, afin de grignoter une bonne part de marché. Sans consonance asiatique, le constructeur va proposer une gamme de dix modèles entièrement renouvelés d’ici à 2025, dont la MG4 qui ouvre le bal. Il s’agit d’une berline du segment C, 100% électrique. Et d’entrée, elle annonce la couleur et surtout son prix qui va devenir son atout principal : 28.990 € pour la version Standard à petite batterie et 170 ch de puissance, soit 22.990 € avec le bonus de 6.000 € offert par l’État aux particuliers. Un bonus qui peut s’effriter très vite, aussi vite que l’augmentation de l’électricité. Une voiture électrique au prix d’une thermique, autant en profiter maintenant, enfin pour ceux qui peuvent et possèdent une borne de recharge à proximité.
Une chinoise très européenne
Longue de 4,28 m, cette berline 5 portes présente un style original et s’avère très habitable grâce à un empattement de 2,70 m. Les passagers arrière ont de la place pour étendre leurs jambes et le coffre dispose d’un volume qui passe de 363 à 1.177 litres une fois la banquette rabattue.
Deux écrans accueillent le conducteur. Le premier de 7 pouces se trouve derrière le volant et le second, tactile et de 10,25 pouces, situé au centre de la planche de bord, abrite tout le système multimédia, la climatisation, la navigation et le réglage des paramètres de la voiture. Cependant, l’aspect de l’ensemble habillé de plastique fait pauvre, comme le reste de l’habitacle.
Selon les versions, la MG4 propose la fonctionnalité iSmart qui regroupe entre autres la navigation connectée (destination possible avec le niveau de charge, informations en temps réel sur la disponibilité des bornes) et le démarrage de la voiture avec le téléphone.
Un comportement équilibré
La MG4 repose sur une nouvelle plateforme qui intègre une batterie extrêmement plate, de seulement 11 cm. Cette architecture permet de baisser le centre de gravité, et avec une répartition des masses de 50/50, la voiture offre un comportement routier digne d’une MG. Au volant de la version disposant du moteur de 204 ch alimenté par une batterie nickel‑manganèse‑cobalt de 64 kWh et bénéficiant d’un couple de 250 Nm, l’agrément de conduite est réel d’autant plus que la direction se montre très précise. Nul besoin d’enclencher le mode Sport, son dynamisme est déjà suffisant et l’autonomie de la batterie annoncée à 450 km est justifiée à condition de rouler raisonnablement.
Quant à la version de 170 ch, avec sa batterie lithium‑fer‑phosphate de 51 kWh, l’autonomie est réduite à 350 km. Pour la version 204 ch, il faut ajouter 4.000 €, un supplément conseillé tant les qualités de la MG4 sont optimisés.
Philippe Lacroix
essai auto
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