Chronique d'un voyageur espalionnais
Quelques jours plus tard, Lorient s'offre à nous. Cette ville n'est pas sans me rappeler Le Havre. Elle fut aussi complètement rasée durant la Seconde Guerre mondiale, alors pas de centre historique à visiter. Les bâtiments n'ont pas spécialement de charme mais la ville est tout de même moins industrielle que Le Havre.
Les jours qui suivent, entre contacts et rencontres du quotidien, nous passons pas loin de dix nuits sans planter la tente, le luxe ! Sur notre route, nous découvrons la très belle ville d'Auray. Le centre-ville est relié à un tout petit port de plaisance par un joli pont du XIIIe siècle. Derrière, de belles maisons à colombages. C'est une des villes les plus mignonnes que j'ai vues en Bretagne.
Découverte de Vannes
Le lendemain, nous arrivons à Vannes et c'est là aussi une petite claque que nous nous prenons. C'est une ville magnifique, vivante et il est agréable de déambuler dans ses rues ou dans son jardin à la française, au pied des remparts.
Vient ensuite le Golfe du Morbihan, les paysages sont moins saisissants. Tout devient plus plat et l'océan laisse place à de nombreux marais.
Quelques jours plus tard, nous quittons le Morbihan pour la Loire-Atlantique et disons au revoir à la Bretagne où nous avons passé deux mois. Première belle découverte de ce département : la ville de Guérande. Visite sous la pluie, les marais salants sont ternes par manque de lumière. Diverses photos me laissent imaginer les couleurs rosées qu'ils sont capables de revêtir. Si je suis un peu déçu par ces marais, la cité médiévale est superbe. J'y fais d'ailleurs la rencontre de Fernando qui me propose son toit pour la nuit.
Découverte de la Loire-Atlantique
Le lendemain, on rejoint la côte à La Baule-Escoublac dont le style architectural me fait penser à la Grande Motte. Cette ville balnéaire n’a pas le charme de la cité médiévale que je viens de quitter. Heureusement, les kilomètres suivants sont faits de belles plages sauvages derrière lesquelles apparaît Saint-Nazaire.
À nouveau, une ville reconstruite après la guerre et devenue industrielle. Le chemin de randonnée longe le port. Nous passons alors devant les énormes chantiers navals qui font la réputation de cette ville. C'est assez impressionnant à voir, ces gigantesques paquebots en construction. Autre point commun avec Le Havre : cette ville possède un énorme pont. Celui-ci est long de plus de 3,3 km et nous le franchissons à pied. Mais la traversée est plus agréable que celui de Normandie, la vitesse est limitée à 70km/h et nous sommes dimanche, donc pas de poids lourds.
Drôles de cabanes
Passé ce pont, le GR34 se termine. Nous suivons désormais le GR8, qui longe la côte jusqu'au Pays Basque. Sur les plages, de drôles de cabanes font leur apparition. Construites sur pilotis et reliées à la berge par un petit ponton en bois, elles ont à leur extrémité un grand filet suspendu à une poulie. Cela s'appelle des pêcheries et on pratique depuis ces dernières la pêche au carrelet. À marée haute, les filets sont abaissés dans l'eau quelques minutes puis remontés. Petits poissons, crustacés, tout ce qui passe dans le filet est pris. Autrefois pêche indispensable à la vie des habitants, ce n'est aujourd'hui qu'une pêche de loisirs.
Nous traversons plus loin la forêt domaniale des pays des monts. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas marché en forêt. Coupés du bruit des vagues par la dune de sable, le calme est appréciable.
Nous faisons les derniers kilomètres avant La Rochelle en covoiturage car ma douleur au pied semble revenir. Dans le doute, je préfère m'économiser et passer quelques jours chez une amie sur place. Nous sommes fin octobre mais il y a encore de nombreux touristes le long du port, des remparts ou dans les ruelles pavées du centre-ville. Nous profitons du beau temps et de l'ambiance de la ville quelques jours avant de repartir sur les chemins, cette fois-ci en direction de Bordeaux !
Hervé
À lire : Carnet de voyage : Mon tour de France à pied (VII et fin)
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