Mon pied n’étant pas encore complètement rétabli, je choisis de rejoindre Verdun en transport en commun. Le train passe par Nancy, où je fais une courte halte. Hormis la place Stanislas et les ruelles avoisinantes, je ne tombe pas sous le charme de cette ville. Le lendemain, je repars en direction de Verdun en covoiturage.
Étant intéressé par les deux guerres mondiales de 14-18 et 39-45, je ne pouvais pas ne pas m’arrêter à Verdun. J’en profite pour visiter les alentours : bunkers, champs de bataille, forts de guerre … difficile d'imaginer les terribles conditions dans lesquelles des milliers d'hommes ont pu vivre et très souvent mourir. Ici, tout est relié à la guerre, du monument aux morts aux roses dans les jardins publics portant le nom de compagnies de soldats ayant péri là. Ceci dit, cela n'empêche pas le centre-ville de Verdun d'être plutôt vivant et dynamique, j'en suis étonné.
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Passé cet épisode historique, en route pour Reims et sa belle cathédrale avant d'achever ce parcours en train à Lille ! Désormais bien dans le nord de la France, j'en profite pour goûter les frites au maroilles accompagnées d'une fricadelle, une saucisse du Nord. Le tout servi avec une bonne bière, bien sûr !
Framboises, fraises de bois et fruit de mer
Un mois après ma première douleur au pied, je sens que je peux repartir en marchant sans trop craindre une nouvelle blessure. Enfin ! Un ami me dépose avec ma chienne Samba dans un petit village au nord de Lille et nous voilà repartis sur les chemins. Qui dit retour de la marche dit retour des rencontres !
Seulement quelques jours après le départ, je plante la tente dans le jardin de Séverine et Frédéric qui m'invitent à partager leur repas. Ils ont un très beau jardin dans lequel je fais le plein de framboises et de fraises des bois. Ces précieuses vitamines me permettent d'arriver sur la côte le lendemain soir ! La mer se dévoile sous mes yeux en arrivant à Grand-Fort-Philippe, petite ville située entre Dunkerque et Calais. Samba découvre ainsi l'eau salée et les vagues, ce qui nous offre à tous deux un bon moment de complicité !
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Et heureusement pour elle, c'est une bonne découverte… car nous allons longer la côte durant plusieurs semaines désormais. Nous passons ainsi Calais, marchons au-dessus du tunnel sous la Manche (sans le voir bien entendu), découvrons des côtes sauvages avec notamment le Cap Blanc-Nez et le Cap Gris-Nez se trouvant l'un face à l'autre. Nous pouvons même observer un matin les côtes anglaises.
Il faut dire qu'à vol d'oiseau elles ne sont qu'à une trentaine de kilomètres. C'était d'ailleurs un point stratégique pour Hitler durant la Seconde Guerre mondiale pour observer le va-et-vient des Anglais, d’où la présence de nombreux bunkers et observatoires tout le long de la côte.
Phoques et plages de sables
Nous continuons notre descente vers le Sud, passons la célèbre plage du Touquet et croisons Jacques, quelques kilomètres plus loin. Il vit dans une petite ville côtière du nom de Merlimont, nous offre le repas et nous accueille pour la nuit. C'est sympa ces rencontres et cette hospitalité, d'autant plus qu'elles surviennent toujours quand on s'y attend le moins.
Longer la côte sur les plages de sable, c'est parfois long. Mais la surprise qui nous attend en arrivant à Berck redonne un peu d'énergie : des phoques ! Ce sont les premiers phoques en liberté que j'observe. J'en verrai très peu nager : ils passent en fait beaucoup de temps à se reposer sur les plages.
Quelques jours plus tard, nous faisons nos premiers pas dans la Baie de Somme, classée parmi les plus belles baies du monde. Durant le Moyen Age, du fait de son emplacement, c'était un lieu important pour la défense de l'arrière-pays.
Désormais, et ce depuis le XIXe siècle, c'est extrêmement touristique et on retrouve de magnifiques demeures avec de grands jardins où de célèbres artistes tels que Victor Hugo ou Jules Verne venaient se ressourcer. C'est aussi un endroit très apprécié des ornithologues de par la grande diversité d'oiseaux qu'on peut apercevoir.
(À suivre)
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