Aurait-il pensé, Adalard, vicomte flamand, qu’un jour on marcherait à l’afghane in loco horroris et vastae solitudinis, “dans ces lieux d’horreur et de profonde solitude”, qu’on ferait du yoga les doigts de pieds en éventail au bord du lac des Moines, qu’on prendrait des bains finlandais (ou norvégiens), qu’on ferait du snow-kite sur le toit des burons ? Le supposé fondateur de la Domerie a pourtant initié sur le plateau une tradition hospitalière jamais démentie, tout en jetant les bases d’un système d’exploitation agricole qui fait l’autre particularité de l’Aubrac.
Station d’altitude, cures de petit lait et “tourisme” médical
Si Aubrac a comporté jusqu’à 6 hôtels, qui ont poussé sur l’ancien hôpital, c’est en quelque sorte à la santé qu’il le doit. Dès le milieu du XIXe siècle, les cures de petit lait, la gaspe en patois, attirent les Aveyronnais et les originaires du Pays partis faire le charbon et le bistro à Paris. Voici un extrait de Lous gaspejaires d’Oubrac, du poète Arthémon Durand-Picoral (1862-1937), paru en 1892 (traduction libre de Guy Bouloc, association Les Amis de Joseph Vaylet, Occitans du Haut-Rouerge) :
«Les buveurs de petit-lait d’Aubrac,Chant deuxième, Aux Auvergnats de Paris.
Avec ses hôtels, son apparence proprette, Aubrac, tout l’été, semble une petite ville. Aussi, tout l’été, désertant Paris, nos émigrants retournent au Pays rafraîchir leur sang, refleurir leur mine. Le petit lait leur est une bonne médecine. Souvent il leur suffit d’un mois de séjour pour ressusciter toute leur vigueur et leur refaire luire la... couenne !...».
Au début du XXe siècle, toutes les cartes postales d’Aubrac portent des mentions du type “1.400 m...
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