C'est au cours d'une assemblée générale des Viodénaïres présidée par André Ricros que ce dernier propose au maire de Cantoin sa collection d'environ 200 instruments et objets des XIXe et XXe siècles. André Raynal se déplace à Riom, parce que comme il le dit, «en bons montagnards, on aime bien voir», il a vu, et s'est dit «qu'il y avait un truc à faire». La rencontre avec Jean-Dominique Lajoux, ensuite, allait mettre l'image et le mouvement dans la future maison : il donne, à condition de prendre en charge la numérisation, un millier de clichés et une trentaine d'heures de films 16 mm présentant scènes de la vie quotidienne, travaux agricoles, vie dans les burons, danses, musique, etc. qu'il était venu filmer pour le CNRS «dans un monde qui était en train de disparaître».
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Les bases étaient jetées, auxquelles s'ajoutera un don de la famille Bernard : la collection Marcel Bernard- Martin Cayla (dont il était le neveu). La scénographie a été confiée à Alain Petitrenaud, frère du gastronome Jean-luc, et présente des instruments, de la musette de cour à la cabrette en passant par l'accordéon et le banjo, un historique de la naissance de la cabrette, des cartes d'implantation des fabricants, l'histoire des bals musette à Paris, des photographies, des écrans vidéo… Dans un bâtiment voisin, une salle de projection permet de visualiser les films sur grand écran, et comme cette maison n'est pas un musée, Jean-Louis Claveyrole vous la rend vivante en vous racontant l'épopée de la musette, les stars de l'époque et les anecdotes de leurs vies parfois (très) mouvementées.
La prochaine étape, en 2016, sera la mise en place d'un nouvel espace : on découvrira un authentique atelier, celui de Vabre de Marcolès (Sud Cantal), complété par un film montrant Joseph Ruols à l'œuvre, ainsi qu'un atelier contemporain où des facteurs en activité, dont certainement Jean-Louis, exerceront leur art devant les visiteurs, avec possibilité d'achat. L'AMTA, nouvellement accréditée par l'Unesco comme ONG pour le patrimoine culturel immatériel, sera chargée d'en élaborer les principes muséographiques.
En chiffres : Le projet est mené par la commune et la communauté de communes. L'aménagement des bâtiments a nécessité un investissement de 160.000 euros (dont 50% d'aides publiques). La collection d'André Ricros, estimée à 230.000 euros, a été achetée 200.000 euros, M. Ricros ayant fait don de 30.000 euros. Le don de la famille Bernard est estimé à 25.000 euros, et la numérisation du fonds Delajoux a coûté 20.000 euros à la commune. Le coût du nouvel espace n'est pas encore connu, mais l'estimation pour le nouveau bâtiment s'élève à environ 290.000 euros.
*Recherche coopérative sur programme n°28 dite RCP Aubrac.
À Vines, commune de Cantoin. Horaires : En juillet/août du vendredi au dimanche de 13h30 à 17h30 ; le reste de l’année vendredi et samedi de 13h30 à 17h30. Réservations pour les groupes en dehors des jours ouvrés (06 43 32 48 88 ou maison.cabrette@orange.fr).
(Article paru dans notre hors-série Terres d'Aubrac n°3 en 2015)
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