À 10 jours de l'échéance du second tour de l'élection présidentielle, Stéphane Mazars, député de la majorité présidentielle, ne plaint pas son temps pour faire campagne : les opérations de porte-à-porte, de tractage dans la rue, au contact direct des électeurs, ou encore dans les boîtes aux lettres, se succèdent. Et quand un député est sur le terrain, a fortiori à l'occasion d'une présidentielle, il est souvent apostrophé par ses électeurs, parfois sans aucun lien avec la campagne en cours.
Sur le nord du département, il sait pouvoir s'appuyer sur une dizaine de militants actifs, dont certains étaient présents avec lui ce matin-là sur le marché d'Espalion.
Parmi ces derniers, Pierre Ignace, maire de Mur-de-Barrez et président du comité de soutien à Emmanuel Macron en Aveyron, «et plus jeune maire du département», précise Stéphane Mazars, ou encore Jacques Bergeau, installé comme écrivain public à Cuzuel en 2017, époque à laquelle il avait déjà constitué un comité pour la candidature d'Emmanuel Macron.
«Il faut aller chercher ceux qui n'ont pas voté Emmanuel Macron»
Pour les militants et pour le député, l'enjeu est «d'aller chercher ceux qui n'ont pas voté Emmanuel Macron au premier tour». «Il faut mobiliser les gens sur le vote», poursuit Stéphane Mazars, qui reconnaît que «ce n'est pas toujours évident, car certains se sont plaints de l'absence de débat». Mais il sait pouvoir compter sur sa base :«La présidentielle est un élément structurant de la vie politique du pays et En Marche mobilise du monde : avec le retard d'entrée en campagne du président du fait de la crise, les militants ont dû aller sur le terrain».
À lire : Présidentielle, gare à la banque !
Alors Stéphane Mazars s'est fait lui aussi militant à plein temps : «Nous avons fait une campagne à hauteur d'homme, et on n'a pas forcément vu les autres formations politiques», explique-t-il, ce que confirme Jacques Bergeau, qui n'hésite pas à se rendre seul sur d'autres marchés, comme à Saint-Côme le dimanche matin.
«Marine Le Pen a avancé masquée»
Dans ses échanges avec les électeurs, Stéphane Mazars évoque bien entendu des points de programmes ou de bilan du candidat-président et de Marine Le Pen. Pour lui, cette dernière «a avancé masquée au premier tour, en évitant les sujets épineux, mais aujourd'hui elle est bien obligée de révéler son programme, que ce soit sur le plan économique, écologique ou géopolitique» : «Même si elle ne parle plus de sortir de l'euro comme en 2017, elle sort de fait de l'Europe, ce qui serait une catastrophe pour le Nord-Aveyron, avec par exemple les exportations de broutards», estime le député.
Il évoque également quelques points du bilan du quinquennat : «On a remis des services publics en place avec la création des maisons France Services, on a lancé le programme de revitalisation des centres-bourgs...» Sur le pouvoir d’achat, sujet phare de la campagne de Marine Le Pen, il évoque «la suppression de la taxe d’habitation pour 108.000 foyers aveyronnais», ou encore le bloquage des prix de l’énergie.
«Transformer l’essai»
Le député, qui revendique le fait «d'avoir été hyper présent sur le terrain, mais aussi à l'Assemblée», se félicite par ailleurs que l'Aveyron «ait enregistré le plus fort taux de participation derrière la Dordogne». Et ait placé son candidat en tête du premier tour : «C’est dans le Nord-Aveyron que le score d’Emmanuel Macron a été le plus important sur l’ensemble des circonscriptions d’Occitanie» précise-t-il.
Mais il a bien conscience «qu'il faut faire passer le message pour transformer l’essai», et reprend la route pour aller arpenter les rues de Rodez, avant de se rendre sur d'autres marchés pendant le week-end, à Rodez, justement, mais aussi à Marcillac. Il sera à nouveau à Espalion vendredi, avant la fin officielle de la campagne.
À lire : Quand le bus de Marine Le Pen fait halte à Bozouls, Espalion et Saint-Côme.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.