Le syndicat des fabricants aveyronnais du Couteau de Laguiole, qui regroupe 7 couteliers de Laguiole, Montézic et Espalion appartenant à 4 entreprises — Benoît Mijoule, Honoré Durand, la Forge de Laguiole et Laguiole en Aubrac (Christian Valat) — avait déposé un cahier des charges pour une demande d’IG fin 2020 : elle concernait 24 communes, exclusivement sur le Nord-Aveyron, à l’exception du Caraldez.
Cette demande a fait l’objet d’une enquête publique entre fin janvier et fin mars 2021, enquête destinée à recueillir des avis du public, d’entreprises et de collectivités locales. Une synthèse avait été envoyée par l’INPI au syndicat l’été dernier, qui avait donné lieu à des modification dans leur cahier des charges. Une nouvelle enquête s’est déroulée à l’automne, à l’issue de laquelle une nouvelle synthèse a été rendue en janvier dernier par l’INPI, qui avait émis des «recommandations» aux demandeurs.
Ces recommandations, dont nous ne connaissons pas exactement la teneur, n’ont vraisemblablement pas été suivies par le syndicat, puisque la demande a finalement été rejetée.
De deux demandes, une seule peut aboutir... ou aucune
En 2021, alors que la demande aveyronnaise était à l’étude à L’INPI, une association de fabricants thiernois, le CLAA, Couteau Laguiole Aubrac Auvergne, annonçait vouloir à son tour déposer une demande d’IG. Cette dernière, finalement déposée fin 2021, a fait l’objet à son tour d’une enquête publique à l’INPI, qui s’est achevée le 22 mars dernier.
L’INPI nous avait confirmé au cours de la première enquête que deux IG ne pouvaient s'appliquer au même produit, et que si la demande aveyronnaise était acceptée, celle de Thiers aurait peu de chance d’aboutir. La situation aujourd’hui s’est donc retournée, mais reste incertaine.
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11 IG en France
Pour l’heure, il existe en France 11 Indications Géographiques. Deux demandes sont en à l’arrêt complet pour le Savon de Marseille depuis la clôture des enquêtes en 2015, deux autres sont toujours en cours depuis 2016 pour le Tapis d’Aubusson et le Tapisserie d’Aubusson, et le seul rejet enregistré jusqu’ici concernait l’Espadrille de Mauléon en 2016. Néanmoins, l’INPI nous précise qu’«une seconde demande est possible après un rejet».
Dans l’attente, la demande du CLAA, qui doit faire l’objet d’une synthèse «au plus tard le 21 mai», est donc relancée. Elle concerne 93 communes des départements de l'Aveyron, de la Lozère, du Cantal, du Puy-de-Dôme, de la Loire et de l'Allier, et est portée par 38 entreprises, principalement de Thiers, mais dans lesquelles on trouve la maison Calmels à Laguiole, ainsi que la coutellerie Mickael Coignet.
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