Laguiole, 26 mars, sur le nouveau foirail, les enchères s’envolent pour acquérir une des bêtes primées lors du Festival des Bœufs gras de Pâques. Sur le parvis temporaire, le député sortant, Stéphane Mazars, discute avec ses électeurs. Les uns viennent lui demander un conseil, les autres confient leurs craintes et leurs inquiétudes.
Rencontre avec Stéphane Mazars
A-t-on devant nous le député qui défend son bilan ou le député qui se lance à la conquête de son siège ?
C’est le député qui se déplace sur son territoire, comme je l’ai fait pendant cinq ans. Rester au plus près de nos concitoyens. J’ai toujours été présent au festival des bœufs gras même quand il a eu lieu dans une configuration très dégradée.
Donc, un député qui n’hésite pas à parcourir sa circonscription.
C’est l’engagement que j’avais pris lors de ma campagne, être un député sur le terrain, au contact des gens. Bien sûr, je fais mon travail à l’Assemblée. Je suis vice-président de la Commission des Lois. J’ai beaucoup travaillé en tant que député à l’hémicycle à l’Assemblée nationale. Mais, pendant cinq ans, je n’ai pas ménagé ma peine pour être présent sur le terrain aux quatre coins de cette belle et grande circonscription.
Les sujets d’inquiétudes sont de plus en plus nombreux, notamment pour les agriculteurs aveyronnais, quelles sont les mesures que propose le gouvernement ?
Des annonces ont été faites comme la remise des 18 centimes sur le litre de carburant. Il y aura des aides spécifiques en direction des agriculteurs pour les aider à faire face à l’augmentation du coût de l’aliment. C’est 400 millions d’euros qui vont être débloqués puis d’autres mesures vont arriver comme la possibilité d’alléger les charges qui pèsent sur les professions agricoles. En même temps, cette crise permet de tirer certains enseignements, cela permet de remettre sur le devant de la scène le sujet de l’alimentation avec la problématique de l’indépendance et de la souveraineté alimentaire. C’est un moment où le monde agricole va pouvoir expliquer que si les agriculteurs ne sont plus là, on ne pourra plus nourrir les Français et les Européens. La France est autosuffisante au niveau de sa production agricole. C’est un grand pays agricole ! L’Europe est un grand continent agricole ! Et les orientations alimentaires qui vont être prises par la France et l’Europe dans les semaines et les mois qui viennent vont être très importantes. Les agriculteurs vont enfin avoir une place centrale.
Pour ce qui est du carburant, est-ce que le gouvernement peut arriver à une politique de “quoi qu’il en coûte” pour aider les travailleurs ?
Quand on prend des mesures comme le blocage du prix de l’électricité, du gaz, la prise en charge d’une partie du prix à la pompe ou l’augmentation du barème kilométrique, notamment pour ceux qui font beaucoup de déplacements, cela va coûter chaque année entre 20 et 25 milliards d’euros dans le budget de l’État donc on est bien parti pour une période de “quoi qu’il en coûte” en direction de ceux qui ont besoin de mobilité, surtout sur nos territoires ruraux, et qui subissent de plein fouet l’augmentation du prix des matières premières.
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Rencontre avec Magali Bessaou
Le festival des Bœufs gras était l’occasion pour Magali Bessaou, la candidate aux législatives du parti Les Républicains de commencer sa campagne sur le plateau. Zigzaguant entre les bœufs, avec son comité de soutien, la candidate discute des enjeux locaux avec les agriculteurs présents comme Patrick Mouliade, président du Label rouge Bœuf Fermier Aubrac, qui exprime «l'inquiétude générale sur les intrants et les céréales».
Vous avez reçu l’investiture de votre parti et le soutien d’Arnaud Viala, le président du Département, vous êtes également maire de Lioujas-La Loubière. Qu’est-ce qui vous a poussé à rentrer dans cette course aux législatives ?
J’ai une vraie passion pour mes concitoyens et pour l’Aveyron. Je suis engagée en politique à l’échelle locale depuis 2001, je suis maire depuis 2014 et conseillère départementale depuis 2015. Ça fait quelques années que j’avais en tête de tenter ce mandat national. Je suis juriste de formation, pour l’instant j’analyse et j’explique la loi et aujourd’hui je suis très tentée de la faire pour remettre nos communes et nos mairies au centre des préoccupations.
Quelles seraient les grandes thématiques de votre potentiel mandat ?
Il y en a deux principales. D’abord, redonner du pouvoir aux agriculteurs, à ce monde agricole qu’on est en train de salir. Aujourd’hui, les agriculteurs sont des chefs d’entreprises qui ont besoin de mener leurs affaires et il faut arrêter de leur faire tomber dessus des lois toutes les deux minutes. Des lois qui les bâillonnent. Je veux leur redonner cette liberté pour qu’ils puissent faire leur métier. Et ils savent très bien le faire ! Mon deuxième grand sujet est l’éducation. On doit remettre l’école au centre de nos préoccupations. Bien sûr, je ne peux pas oublier la Santé. On est dans un territoire avec quelques déserts médicaux. Je pense qu’il faut redonner le pouvoir aux communes et au département pour gérer la santé. Il faut ré-étudier le maillage territorial pour inviter des médecins à s’installer à des endroits précis. Imposer à des étudiants en médecine de s’implanter dans nos territoires ruraux dans lesquels ils trouveraient du charme. Je connais peu de médecins qui se sont installés dans le département et qui sont repartis en courant.
Dans vos réponses, on ressent votre expérience d’élue locale…
Il faut arrêter de gérer les choses depuis Paris. Il faut redescendre à une maille la plus rapprochée possible du citoyen. La politique ne peut pas être toujours gérée que par des Parisiens ou des élus hors sol. Je suis une élue de terrain, une enfant du pays, je suis originaire de Saint-Geniez d’Olt. J’étais directrice de l’association des maires de l’Aveyron, je connais toutes les communes du département ou du Nord-Aveyron.
Mais pourquoi les habitants de la première circonscription voteraient-ils pour vous ?
Je n’ai jamais changé de maison politique, je suis attachée à la droite que je représente depuis toujours. Je veux défendre la famille et notre territoire, ce sont les raisons pour lesquels les gens du nord de l’Aveyron doivent s’associer à moi. Je n’ai pas autre chose à vendre que mon amour pour le territoire.
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