Histoire d’une église récente
L’église du Cayrol n’est pas des plus anciennes. Les villageois des environs ont de tous temps fréquenté celle d’Anglars, ou celle de l’abbaye de Bonneval, et pour certains celle d’Alayrac ou de Coubisou. Le hameau du Cayrol ne devient un village qu’au XIXe siècle, quand la route d’Espalion à Laguiole, et accessoirement vers Paris, devient vraiment praticable. Une première église est construite vers 1830 par les habitants, qui récupèrent les pierres de celle de Bonneval, en ruine depuis la Révolution.
Le bâtiment n’est guère solide, la poutre qui supporte la tribune s’effondre en 1924. L’abbé Atcher, qui connaît les faiblesses de l’édifice, décide de le raser et de le reconstruire. Grâce à la générosité des fidèles, y compris des émigrés parisiens, et à la contribution de la commune, la nouvelle église est terminée en 1937. Quelques familles aisées offrent l’une un vitrail, l’autre une statue qui décorent la nef. Reste le grand mur blanc, derrière l’autel.
L’Amicale offre son secours
Après la guerre, la Cayrolaise, “Amicale des originaires des paroisses du Cayrol et d’Anglars”, décide de financer une œuvre, une peinture, une toile pour décorer ce mur. Elle est prête à y consacrer 80.000 francs, ce qui risque d’être insuffisant. Son secrétaire, Maurice Costes, est le principal instigateur du projet. Il va savoir frapper à la bonne porte. Pierre Goutal est à Paris chef de bureau des Travaux d’art au secrétariat d’Etat aux Beaux-Arts, rattaché alors au ministère de l’Education.
Il est celui qui décide des achats d’œuvre pour l’Etat, des financements de projets, des commandes aux jeunes artistes. Le redressement de la France après 1945 passe aussi par une très active politique d’encouragement artistique, à travers les monuments du souvenir de la Résistance et de la Déportation, les œuvres qui accompagnent la reconstruction des bâtiments détruits, les nouveaux collèges et lycées, mais aussi à travers l’art sacré, pour lequel les plus grands artistes sont sollicités, comme de...
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