Lettre à Michel Onfray :«Faut-il désespérer ?»
Michel,
Nous pourrions chercher un banc, un muret, un talus, un tertre posé au milieu des champs où nos pères, Gaston et Simon, tous deux ouvriers agricoles, l’un en Normandie, l’autre dans le Midi, sont peut-être en train de parler de nous, en se demandant si ce que nous avons fait de nos vies a vraiment servi à quelque chose.
Avec ces deux-là, qui possédaient probablement sur le bon sens une longueur d’avance, nous étions de la même espèce et, pourtant, au bout du compte, si dissemblables.
Ce banc, ce muret, ce talus, ce tertre nous attend, quelque part entre l’irrémédiable et l’insaisissable, dans l’étoupe des lointains où le monde n’est plus tout à fait au monde, où ce que nous savons n’est plus tout à fait certain. D’ailleurs, que savons-nous de plus que celui qui, selon la formule...
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